Magazine Journal intime

5. Le jour (ou les jours!) des premiers symptômes évidents. Urgences et neurologie.

Publié le 26 août 2009 par Handiady
5. Le jour (ou les jours!) des premiers symptômes évidents. Urgences et neurologie. 5.Je vous avais parlé de la fatigue, baptisée par mes soins sur ce blog "syndrome de la Belle au Bois Dormant", car elle terrasse et est irrésistible... Comme j'étais un "brave petit soldat", je ne l'écoutais pas, la mettant sur le compte de mon embolie, de la bronchite... Plus tard, en neuro, quand on me questionnera sur le sujet, je répondrai: "Euh... Ben comme tous les profs à la rentrée, crevée, mais ça se calme en novembre... Pas de fatigue inhabituelle!"
Eh bien si, en fait! Seulement, comme presque tous mes collègues répétaient à longueur de journée: "Je suis claqué, je n'en peux plus, je me traîne, je ne fais que dormir à la maison. Je m'écroule...", je me suis dit que c'était comme d'hab, les suites de l'embolie en plus... Sans oublier l'entorse!!!
Bref, beaucoup de choses ont brouillé les pistes.

Je vous avais parlé également des problèmes d'insensibilité sexuelle, pelvienne, et de mon explication. Les troubles urinaires: du mal à vider la vessie, obligée de pousser très fort...

Au fil des semaines, ça s'est amplifié! (des années plus tard, au groupe SEP, j'apprendrai d'une urologue spécialisée neuro que la SEP commence souvent comme ça et que ça passe presque inaperçu...)
Avec le temps, uriner devenait même douloureux.
Mais un autre symptôme, plus inquiétant, étant apparu, et du coup je n'ai pas fait le lien et n'ai pas eu le temps de m'en occuper:


la face latérale externe de mon pied gauche était devenue insensible!!!
J'ai vite consulté, et ma généraliste m'a envoyée pendant 24h faire des examens aux urgences de l'hôpital civil (ma journée de libre, bien sûr, à ma demande!).

Ils se sont focalisés sur le dos les lombalgies, recherchant un nerf coincé. Nada...
Puis sur le passé vasculaire récent (embolie), ont refait des échos, nada...
Et m'ont renvoyée chez moi sans réponse (n'ont pas fait d'ETO...), sans solution! M'ont dit de revenir si ça ne se résorbe pas...

Entretemps, je bosse, je peine à marcher, je traîne la jambe gauche et j'ai la sensation que mon fessier s'engourdit...
A la photocopieuse où je croise mes chers collègues, c'est la chasse au diagnostic! Tout le monde y va de son hypothèse! Une collègue avait été hospitalisée, paralysée, avant qu'on lui décoince un nerf, un prof de sport me demandait si j'avais pratiqué une activité physique brusque (eh non, tout le monde ne saute pas à l'élastique le week-end!)... Un collègue rédacteur à l'Impatient, mag médical polémiste, farouche adversaire des vaccins, me dit que j'ai eu tort de me faire vacciner, qu'il a entendu des choses...

Les semaines chargées me plombent, le soir je me hisse pour monter mes 2 étages, je ne fais plus mes courses tellement j'ai du mal à porter les bouteilles... Je vide mes placards petit à petit, vivant sur des réserves, je bois l'eau du robinet et des tisanes, espérant que ça aidera ma vessie...

Le week-end, je dors! Le vendredi soir en revenant du taf, je prépare vite les cours du lundi/mardi (j'avais toujours des cours préparés d'avance pendant les vacances, eh oui, il y a des profs qui travaillent en congé!)

Cette rentrée est spéciale: en effet, notre LEPI passe LEPTI (lycée professionnel industriel---> lycée d'enseignement professionnel tertiaire et industriel), nous qui n'avions qu'un public de garçons, nous rentrons des sections tertiaires de secrétariat, vente et compta, logistique et un bac pro tertiaire aussi.
Ce qui signifie l'arrivée de demoiselles, et mes pingouins énamourés et intimidés ont retrouvé l'usage du peigne et de la brosse à dents lol!
Je me souviens de leur tête quand je leur ai fait remarquer! Certains se reluquaient même dans des miroirs piqués à leurs soeurs, se passaient du gel en espérant dompter des mèches rebelles et des épis! On a ri! parfois, en fin de cours, ils sollicitaient mes conseils (je mettais parfois un postiche rajout fait de tresses africaines très fines, blondes, les gars avaient cru que mes tifs avaient poussé pendant l'été pfff! Je fus donc déclarée conseillère capillaire non-officielle!), ou encore en eau de toilette après-rasage, contraception, pour les plus optimistes! J'vous jure! Faut être polyvalent ou orienter vers des professionnels! J'ai 8 classes très chouettes et une section de méca encore rebelle, mais avant la Toussaint, je les aurai ralliés à ma pédagogie. Année normale sur ce plan.
On a changé de provio cette année. Adieu M., qui avait officié pendant des décennies, on l'a regretté, les élèves lui avaient fait un livre d'or avec leurs témoignages bouleversants (genre: ""on m'avait jeté de partout, Vous m'avez fait confiance, vous m'avez donné ma chance, vous m'avez empêché de faire une connerie, vous êtes un type bien, c'est vous qui m'avez appris, en perm, à jouer à freecell" etc... Avec des remerciements, dessins et co! Ces filous se planteront dans la cour intérieure et brailleront à qui mieux mieux, alertant le provio-surnommé PAPY- qui arrivera, l'oeil furieux, prêt à mâter ces sauvageons braillards, mais c'était une ruse pour le faire sortir dans la cour et lui remettre, émus, le livre d'or! Un grand moment!)
Avec quelques autres collègues volontaires, on a organisé une journée accueil, et j'ai fait partie du COMITE ACCUEIL du bahut, pour recevoir, orienter, faire visiter aux nouveaux collègues. J'avais même confectionné des badges avec le titre du comité, nos noms, matières... Très jolies étiquettes sur fond de ciel bleu (confectionnées et imprimées le soir au bahut, on faisait des heures supp non payées, le bahut, c'était notre second chez nous!)
Le nouveau, très "VRP", sympa, se heurtera à l'équipe pédagogique avant de comprendre qu'on ne traite pas des adultes comme des imbéciles, puis on s'entendra bien avec lui!
Mais au début, il nous a refroidis: on était plusieurs à qui l'ancien avait donné le double de la clé de l'ascenseur (collègue enceinte, collègue avec un cancer, collègue à blèmes de dos comme moi... et moi!) pour qu'on n'ait pas à traîner nos lourds cartables! (je bossais au 4ème dans notre lycée tout juste fini de rénover, nouveau bâtiment et mise à norme des annexes. Pour épargner mon dos, je portais un sac à dos comme mes élèves, un Doc Martens noir avec une empreinte de chaussure jaune imprimée dessus, je l'ai emmené à la manif à Paris, je l'utilise toujours, même s'il tombe en miettes! Si vous trouvez le même, je suis preneuse! Un élève avait le même dans le bus! Gêné, il en avait changé pfff! Ne pas avoir le même sac que la fepro, c'est trop glauque! Dans le bus dans lequel je sprintais comme tous les jours, je retrouvais mes élèves, les aidais s'ils faisaient leurs devoirs à l'arrache, amusée, repérais les anti-sèches pour les inters des collègues en pouffant, ils me proposaient leur place assise... Cette année-là, j'ai accepté!)
Il a interdit l'accès à l'ascenseur, ce qui était idiot! Une pétition a suivi, les collègues syndicalistes, (dont une, nouvelle coll. de tertiaire, géniale, qui finira chef d'établissement ailleurs!)montent au créneau, et on obtient un sursis...
Heureusement, parce que je suis à bout!

Je tiens grâce au collègue stagiaire de maths qui me ramène après les cours et est très gentil, on se rapproche...

L'insensibilité sexuelle devient aussi urinaire, le fessier s'engourdit, le pied non seulement ne s'arrange pas, mais la paresthésie grimpe le long de la jambe gauche, et j'ai la sensation qu'à droite, ce n'est plus ça non plus!
Ma toub, prévenue de la progression à chaque étape, m'adresse à une neurologue en ville. Les ennuis commencent.
Elle m'examinera, me dira que c'est très sérieux, voire grave, parle d'une hernie discale éventuelle, voire un truc plus grave... (des mois d'arrêt s'il faut opérer!) , je sors de son cabinet avec la frousse, me traîne jusqu'au tram où je pleure sous les yeux ahuris des autres passagers...

Elle me fait hospitaliser pour une semaine en neurologie à l'hôpital civil.
Ca y est, la tuile commence, on ne joue plus!

Je passe donc mes vacances de la Toussaint (ne pas manquer les cours!!!) en neuro, où j'arrive pomponnée, bien coiffée, pas mal, coquette, mais nase, en traînant ma jambe...urgences et neurologie.

C'est le chef de cli qui me reçoit et m'examine, soucieux... Il critique mon excès de poids (je le foudroierai du regard, j'étais en pleine perte, triple buse!), palpe les zones insensibles...

Je suis au service du Pr. W., on est fin octobre si je ne me trompe pas (mon prochain passage en neuro, j'ai retenu par contre: 9 novembre 1998!). Le service tourne impecc, les infs et soignantes (retrouvées récemment, après 10 ans!) sont géniales. Je n'en mène pas large, j'aurais aimé profiter des vacances pour préparer mes cours... J'avais d'ailleurs emporté des copies à corriger, des tests de niveau pfff!
Et puis l'hosto, dans la famille, on n'aime pas: en général, on en sort les pieds devant... Après la mort de mon père, de ma mère, je suis échaudée...

Suite au prochain épisode!

***Emotions à la rédaction: je revis ma peur, mais aussi l'ambiance passionnante de cette rentrée si particulière qui transformera notre lycée. Rodée aux tertiaires pendant mon auxiliariat, je me réjouis. Surtout pour les sections vente, souvent "glandouille" et tchatcheurs, mais vivants et intéressants. Ils viendront, avec leurs camarades, me voir à l'hosto et en rééduc, plus tard...
*Finalement, je n'arrive même pas à me concentrer en ce moment, je n'ai donc pas réussi à regarder URGENCES! Pas cap de tenir 50 mn (encore moins 3 épisodes!) Ils ont changé la zic du générique, j'aime pas... Et puis sans Carter, ROSS ET Benton, pfff!
mon infirmier libéral a changé le pansement du talon ce matin... article spécial à suivre ce soir, avec les photos de Béthesda que j'ai réussi à télécharger, ouf!Et une tof de la radiographie...


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