Magazine Journal intime

Fyfelita la Mexicana - Part. 1

Publié le 10 octobre 2007 par Fyfe
Alors il faut bien commencer par le commencement, et cet épisode mexicain là, ben il n'est pas tout à fait mexicain (ça sent la tortilla frelatée, je sais, mais restez, hein).
D'abord, ben pour arriver au Mexique, il faut prendre l'avion.
J'ai horreur de prendre l'avion.
J'ai peur au décollage, j'ai peur quand il y a des turbulences, l'idée qu'un machin qui pèse autant de tonnes puisse tenir dans les airs dépasse mon entendement. L'enfonçage d'ongles dans la main du Chéri est mon occupation favorite en avion (il est ravi).
Mais il y a un truc que je déteste encore plus que les avions, c'est les aéroports.
Ces machins-là s'écroulent sans prévenir, ils sont en général hyper mal foutus, on y passe son temps à attendre, marcher des kilomètres et se perdre, ça me fout les nerfs en pelote.
Au passage, notez que les consignes de sécurité vont bientôt être renforcées dans les aéroports, ce qui me plonge dans la plus grande perplexitude. J'avais déjà du mal à imaginer qu'on puisse détourner un avion avec une pince à épiler ou avec un Rêve de mi*el de Nu*xe (si si je vous assure qu'une fois on a voulu me le confisquer si je ne le mettais pas dans un sac plastique transparent) (alors qu'une fois dans le sac transparent, la dangerosité du beaume à lèvre disparaît, c'est bien connu) (trop magique), là j'avoue que la perspective de contrôles encore plus poussés m'interroge.
Peut être qu'on va devoir passer en chambre de décontamination.
Ou venir la veille à l'aéroport pour entamer un processus de 24 de contrôles psychologiques en cellule isolée.
Je ne sais pas, mais j'ai un peu peur. Et je m'égare.
Quoi qu'il en soit, l'aéroport, c'est quand même un passage obligé pour les vacances lointaines, tant qu'on a pas inventé la téléportation (à ce propos, mais que font les chercheurs je vous le demande ?? En même temps, quand on sait qu'il y a des chercheuses qui ont le toupet de ne pas travailler sur les cellules souche alors que c'est télégéniquement jouli et que ça permettrait d'inventer la téléportation, plus rien ne m'étonne).
Et mes vacances, elles ont failli se résumer à l'aéroport voyez vous.
J'essplique.
Les looooongues heures de vol ont été, comme d'habitude, ponctuées de nourriture fine, de films intelligents, et de remplissage de formulaire d'immigration.
Bien.
L'arrivée à l'aéroport de Mexico a été, comme d'habitude, un grand moment de sautillement, frétillement, rigoulades excitées quasi hystérique.

Sur le chemin entre l'avion et la douane, huhu, c'est rigoulo t'as vu chéri, les policiers ils ressemblent moitié à Chips, moitié au Sergent Garcia, huhu, t'as vu chéri, les gens ils parlent espagnol partout, j'adooooooore, huhu, t'as vu chéri, zont pas l'air de rigoler les agents de l'immigration, huhu, attends deux secondes chéri, je ne trouve pas mon passeport.
Euh, là, je ne comprends pas, mon sac il est vide, tout son contenu est sur la moquette, et pas de trace de passeport.
Gloups.
D'un coup, j'ai la désagréable impression que mon sang a décidé de déserter mon cerveau malade pour aller vivre une nouvelle vie dans mes joyeux et inconscients orteils.
En courant dans les couloirs vers l'avion, j'essaye de ne pas trop penser, de maintenir le plus possible mon cerveau dans un état abasourdi, presque léthargique. Mais en courant quand même, parce que si l'avion repart, ooooooh mon dieu, non, ne pas penser, surtout, ne pas penser...
Hagarde, je m'engouffre sur la passerelle, bien décidée à retourner à mon siège d'avion.
Hum. Il semblerait que la sécurité mexicaine ne soit pas de cet avis.
Une vague vision de geôle mexicaine me revient.
Pas sûre de pouvoir vous faire confiance pour la rançon (bande de radins, je vous connais, va), je tente plutôt d'expliquer ma situation à une madame RFrance.
Ok, en vrai, je me jette à ses pieds en la suppliant d'une voie larmoyante de m'aider.
Nous entrons dans l'avion, où les femmes de ménage s'affairent.
Mon siège a déjà été nettoyé.
Elles n'ont pas trouvé de passeport.
Après quelques minutes de rampage sous les sièges, je dois admettre que mon passeport n'est pas là, et sortir à regret de l'avion.
Commence alors une fouille en règle : sac à moi, sac du chéri, poches à moi, poches du chéri, ma culotte, son caleçon. Rien, nada, wallou.
Je psalmodie nerveusement des "spa possible", entrecoupés de "j'suis trop conne, spa vrai".
Pourtant c'est possible, et même bien vrai.
Je lance un regard éploré à madame RFrance : "Si je n'ai plus de passeport, je ne vais pas pouvoir rentrer dans le pays, si ?"
Sa gêne ne laisse aucun doute sur la réponse.
Franchement, c'est bien la peine d'avoir une réputation de pays corrompu si on ne peut même pas acheter un agent de l'immigration pour passer en douce.
Ouaip, ça me rend un poil aigrie la panique.
"Euh, et alors, on fait comment dans ces cas là ?"
"Ben... Il faudrait que vous preniez le prochain avion pour la France"
Gloups.
Je veux ma maman.
En même temps, je ne suis pas le genre de fille qui se laisse abattre.
Dès que madame RFrance a le dos tourné, je tente une nouvelle percée dans l'avion. La policière mexicaine qui encadre les femmes de ménage m'arrête. J'insiste. J'avais mon passeport dans l'avion, je ne l'ai plus, il est là, forcément. Dans les poubelles peut être. Laissez moi les fouiller, s'il vous plaît, laissez moi les fouiller !
Elle me raccompagne vers la sortie de la passerelle avec un sourire contrit en m'expliquant qu'elle s'en occupe.
Je dois avoir l'air d'être bonne à enfermer.
Au bout d'une demi heure, j'ai mangé mes ongles, mes doigts, et la moitié de mes mains, et personne ne sort de l'avion.
Tant pis pour la geôle mexicaine, j'y retourne.
Cette fois, elle me raccompagne plus fermement.
Je suis tout simplement désespérée.
Madame RFrance prend mon bras, et m'explique que maintenant, il va falloir aller voir le chef d'escale.
"Et qu'est ce qui va se passer ? "
"...."
Cette fois, le calme et les mots rassurants du chéri ne peuvent plus retenir mes larmes.
Je suis une truffe. Je suis THE truffe. La classe internationale de la trufferie.
Une truffe française, qui va rentrer en France, sans papiers. Rhââââââ, achevez moi !
A ce moment là, la policière mexicaine nous rattrape en courant, brandissant mon passeport chéri....
Je sens les effets de la chute d'adrénaline dans mon corps, je ne sais pas si je vais tomber dans les vap', lui rouler une galoche, ou lui décerner le titre de zorrote officielle.
Ainsi ce termine le cauchemars, j'ai mon passeport en main, et tout le monde rigole nerveusement en français, en espagnol, en pleurant, en multipliant les "muchas gracias".
Viva Mexico, longue vie aux policières mexicaines, aux madames RFrance, je me sens même prête à assumer les 10 années de moqueries qui ne manqueront pas de suivre cet épisode... Oui, car on ne peut pas impunément angoisser tout le monde avec des dizaines de listes et de vérifications en tout genre ET laisser négligemment son passeport dans un avion après avoir rempli un formulaire d'immigration. Ça se paye en moqueries sonnantes et trébuchantes. Je suis prête.
(en plus c'est over blogable)
(oui j'y ai pensé quand ça a été fini)
(non je n'ai pas honte)
(j'essaye de faire plus court pour la suite, promis)

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