L'importance des fondations
Ce n’est certainement pas tous les jours que j’ai l’occasion d’avoir une courte discussion avec un fédéraliste militariste pro-américain conservateur et de droite (que de synonymes dans cette phrase!). Mais ça m’est arrivé cette semaine. Pas que j’aie eu bien le choix : le gars était là et accompagnait des gens que je côtoie.
Nous lui avons raconté que nous aimerions bien vivre quelques années en Suède pour savoir ce que ça fait de vivre dans un pays qui a des valeurs sociales qui nous conviennent beaucoup mieux.
Le monsieur nous a répondu « Oui mais tu savais que la Suède a eu un virage à droite important depuis les dernières années, car ils n’étaient absolument pas compétitifs économiquement. »
Le reste de la discussion a très peu d’importance. Mais ce qu’il m’a dit m’a quand même vraiment fait réfléchir, et j’en suis venu à une hypothèse.
Je crois fermement que peu importe le gouvernement en place et les vagues socialistes ou capitalistes qui balaient un pays, ce pays dépendra toujours des valeurs qui sont profondément ancrées dans la vie de son peuple. Bref, peu importe ce que l’on construit, ce sont les fondations qui font une différence.
Si je garde l’exemple de la Suède, qui est depuis longtemps un exemple d’innovation en écologie et environnement, le fait qu’ils aient maintenant un gouvernement de centre droit n’a en rien affecté les valeurs profondes de ses habitants. Même s’ils consomment autant que quiconque, ils trouvent encore le moyen d’être des leaders en environnement, et aussi sur le côté social. Ils ont encore (quelque chose comme) 5 semaines de vacances par années, 10 jours de congés de maladie et quelques jours pour la famille. Pour eux, tout cela va de soi, ce n’est rien de très spécial.
Or, si on compare à nous, je pense qu’on a le résultat qu’on mérite. Les valeurs qui sont ancrées en nous sont des valeurs capitalistes, de travailleurs assidus, de consommateurs assidus, et peu importe ce qu’on essaiera de construire par dessus ces fondations sera le résultat que l’on voit aujourd’hui : 2 semaines de vacances par an, une société ou la protection de l’environnement est plus un outil de marketing qu’un réel souci, et où les gens se croient que recycler les boîtes de céréales c’est faire sa part pour la planète.
J’espère sincèrement être dans le champ et me tromper. Mais j’ai l’impression que c’est ce qui explique qu’on nomme toujours la Suède ou le Danemark comme « leader » dans tel ou tel domaine. Les gouvernements changent, les mœurs, pas… pas sans une longue bataille. On a du chemin à faire…