Personnellement, je ne peux pas concevoir de lire un livre sur un gadget électronique. Rien ne vaut l’odeur d’un livre neuf, le bruit des pages qui se tournent ou la vue d’une belle bibliothèque remplie de bouquins de toutes sortes. Mais bon, il faut savoir vivre avec son temps et ne pas refuser le progrès comme nos parents avant nous alors allons-y !
Je suis donc allée visiter le site d’Archambault : jelis.ca. Et là première surprise : les livres numériques ne sont pas moins chers que les livres papiers. Twilight de Stephanie Meyer coûte 24.10 $ en numérique contre 24.97 $ en livre papier. La valse lente des tortues de Katherine Pancol coûte 32.12 $ en numérique contre 32.95 $ en papier. Les chroniques d’une mère indigne tome II de Caroline Allard coûte 14.97 $ en numérique contre 19.95 $ en papier. Ah quand même, une économie de 5 $.
J’ai volontairement pris des titres américains, français et québécois pour la comparaison et il semblerait que les livres québécois coûtent un peu moins cher que les autres. A confirmer.
Là, je me pose une question : pourquoi un livre numérique coûte-t-il aussi cher ou presque qu’un livre papier ? Il me semble qu’avec un numérique, on élimine les coûts d’impression et de distribution, non ? Plus de stockage non plus des invendus. Alors ? Si un professionnel de l’édition passe par ici, j’aimerais vraiment comprendre.
Toujours est-il que pour moi, c’est clair : entre un livre papier et numérique au même prix, mon choix se porte incontestablement sur le papier. Après, si l’économie réalisée est intéressante (au moins 30% du prix du livre papier), c’est à voir. Au lieu d’emprunter certains titres à la bibliothèque, je les achèterai peut-être en numérique histoire d’encourager les auteurs.
Tiens, parlant des bibliothèques municipales. Que vont-elles devenir à l’ère du numérique ? Comment s’assurer que quelqu’un qui emprunte un livre numérique le rende ? D’ailleurs, j’aimerais savoir : est-il possible de copier un livre d’un lecteur à un autre ? J’imagine que non mais les hackers vont se faire une joie de contourner les interdictions. Va-t-on assister au piratage des livres numériques comme on assiste au téléchargement illégal des films et des mp3 ?
Bref. Je continue ma visite et la, seconde surprise : le prix des lecteurs de livre numérique. Celui de Sony se vend 259 dollars plus taxes ! Tout ça pour lire un livre sur un écran de 5 pouces ! Ce n’est vraiment pas donné. Sans compter qu’un petit gadget comme ça doit être fragile. J’hésiterais à l’emmener à la plage par exemple. Et si le sable, le soleil ou l’eau l’endommageait ? Et qu’en est-il du froid ? Si je l’oublie malencontreusement dans ma voiture une nuit par -30 degrés ? Résiste-t-il ?
Pour l’instant, je ne suis donc vraiment pas convaincue par le livre numérique. Quel est l’avantage s’il n’est pas monétaire (pour les clients j’entends) ? Et qu’en est-il des auteurs ? Touchent-ils toujours 10% du prix de vente en droit d’auteurs ? Sans compter que si le livre numérique se généralise, adieu les séances de dédicaces. On va l’écrire sur quoi notre petit mot ? Sur l’écran ?
Et puis rien de tel que de voir arriver un lecteur avec notre roman au pages cornées. C’est une marque de vie, un instant de vie durant lequel il s’est plongé dans notre univers. J’aime relire les livres que je possède et voir où j’ai arrêté ma lecture précédente, j’aime voir des tâches de chocolat chaud parce que cela me rappelle que je lisais ce livre au petit déjeuner et que je n’arrivais pas à le lâcher pour manger.
Est-ce à dire que je refuserais que mes romans soient publiés en version numérique ? Bien sûr que non. Un auteur veut être lu. Point final. Peu importe le support. Mais j’ai quand même hâte de voir comment tout ça va évoluer. Comment le livre papier et numérique vont-ils cohabiter ? L’avenir du livre papier est-il vraiment menacé ?
Pour ma part, je n’en crois rien mais l’avenir nous le dira.