Saine lecture

J’ignore si les petits Tanzaniens ont des livres remplis d’histoires avec des pigeons, des cocottes minutes, des radiateurs électriques et des ordinateurs portables mais, pour une raison étrange, les livres de notre petite fille sont remplis d’éléphants, de tigres, de crocodiles, de girafes et d’hippopotames. Sans parler des dinosaures ou des trains qui font « tchou tchou », qu’il est certainement aussi improbable de rencontrer sous nos latitudes que des animaux de la jungle amazonienne ou de la savane africaine.
Résultat, vous pouvez demander à n'importe quel enfant de 2 ans, il sera capable de reconnaître un éléphant s'il en croise un dans la rue. Voire d'imiter son cri. Si on fait abstraction de la faible proportion de la population qui va travailler au zoo d’Amnéville ou dans un cirque, je crois qu’il serait plus profitable qu’on illustre les publications destinées à la jeunesse avec des dessins d’experts comptables, de schémas électriques, de modèles de voitures, de notices Ikea et de plans de métro des capitales européennes.
Voire de grammaire espagnole, dont quelques pages devraient suffire à favoriser le sommeil des plus récalcitrants (au prix peut-être de cauchemars étranges).