Supposons...
Supposons qu'un homme, appelons-le Claude, se fasse voler sa voiture, un véhicule qui lui permettait de gagner sa vie en tant que livreur de pizza. Le temps que ses assurances lui rembourse la voiture (si elles la lui rembourse un jour!), Claude estime qu'il a perdu 2000$ de revenus, plus la hausse de ses primes d'assurances, sans compter ce qu'il en coûte de temps passé à faire les démarches obligatoires dans ces moments-là, de trouble, de stress, de chicane de couple, etc.
Pendant tout ce temps, Claude sait que c'est son voisin qui lui a volé sa voiture pour la revendre 500$ à un magouilleur. Claude l'a vu la voler. Mais comme il n'y a aucune preuve indiquant que c'est bien son voisin qui a volé l'automobile, aucun témoin, rien, la police ne croit pas Claude. Ce dernier entreprend donc de le prouver. S'ensuit de longues et onéreuses procédures qui auraient dû décourager n'importe qui, sauf lui. Tout le monde finit par le prendre pour fou de ne pas lâcher le morceau, de ne pas passer à autre chose.
Mais contre toute attente, après des années de bataille, Claude gagne sa cause. Le voisin est condamné à rembourser la moitié (la moitié !!) des frais d'avocat de Claude, le 500$ de la voiture et les 2000$, tout cela avec intérêts. Wouhou. des années de procédures, de troubles pour... ça?
Pas de prison pour le voleur, pas de couvre-feu, pas de surveillance accrue de la part de la police. Autrement dit : recommence ti-gars, mais ne te fais pas prendre cette fois.
Vous me direz : ce n'est pas comme ça au Québec ! Les voleurs ont un casier judiciaire, vont en prison !
Ah oui??
Quelle prison pour les responsables de chez Cinar dans l'affaire Robinson ? Auront-ils seulement un casier judiciaire ? Que nenni ! C'est Cinar le responsable.
Mais derrière Cinar, il y a bien quelqu'un de responsable, et ce voleur (ceS voleurS!) qui, malgré tout l'argent que Cinar versera (s'il est versé un jour) à M. Robinson, ces voleurs - disais-je - ont «scrapé» sa vie, du moins un gros gros bout.
Les voleurs de voiture vont en prison, ont un casier judiciaire, ne peuvent plus passer la frontière sans se faire chier. Pourquoi pas les voleurs d'idées qui exploitent les créateurs, les écrasent, minent leur vie, les étouffent à grands frais d'avocats ?
N'empêche que j'ai une admiration sans borne pour M. Robinson. Pour sa victoire contre Cinar certes, mais aussi pour celle contre ce système judiciaire qui condamne sans délai les petits voleurs mais qui concède toutes les échappatoires possibles au gros.
Bravo ! Vous êtes un exemple à suivre, un modèle. Rien de moins.