Grenelle de l'environnement.

Il y a des moments où on se sent stupide, perdu dans son propre pays, à la ramasse. C'est vrai que je suis l'actualité de ma page d'accueil msn. Le midi, je fais manger les enfants, et puis je nettoie la cuisine, une fois l'heure de l'école passée, je suis au point pour "les feux de l'amour", les infos de 13h, c'est pour ceux qui n'ont pas de logistique familiale ou qui ont quelqu'un qui la fait à leur place. Le soir, j'avoue, je préfère "plus belle la vie" et les commentaires de mon fils. J'aime pas la radio, les journaux c'est moche, ça salit les doigts, j'ai pas de cheminée pour recycler et les quotidiens chers ou orientés.
Je me suis intéressée à la politique, même que je suis socialiste et que j'admets qu'ils ont du linge à laver en famille avant de pouvoir être grands. J'ai fait partie du bureau de ma commune, importante et motivée, je me sentais faire partie d'une élite lors des séminaires, "celle qui réfléchit au dessus". J'y ai appris beaucoup de choses, j'ai aimé vraiment. Et puis j'ai compris que je n'y étais qu'une petite chèvre, celle de M. Seguin, il y avait la jeune blonde du social, le jeune turc qui réussi, le maghrébin rebelle, la femme au foyer, les vieux qui laissent pas de place mais font de l'électorat. Nous étions les pions d'un joli jeu de messieurs, présent pour représenter mais pas pour les idées. 
J'ai tiqué quand on nous poussait à aller dans le mouvement, mon sens de la solidarité a été mis à rude épreuve quand "mon parti" se ridiculisait, quand ségo dévoilait son hystérie (si on vous demande, je ne connais pas cette folle).
Bref, c'est pour dire que j'ai des chances de ne pas être si stupide, un peu informée et affirmée.
Avant hier, je reçois mon gratuit du mois avec en gros titre "Grenelle de l'environnement". Grenelle, crécelle, pucelle, bagatelle, c'est quoi ce mot? une ville? Passons, pas entendu parler, c'est peut-être comme les universités d'été  où le congrès de Dijon. La malaise a comencé quand ma copine écolo a refusé une pause thé pour "aller au congrès sur la Grenelle de l'environnement" le soir même, mots prononcés avec une ferveur presque religieuse. Mince ce mot inconnu deux fois dans la journée, ça intrigue? Et puis je l'ai vu partout, sans rien comprendre, exilée de mon cerveau.
Rien dans le Dico, aux noms propres on trouve "Ancienne commune du département de Seine annexée à Paris en 1960". Y a t'on fait une découverte digne d'Einstein de Newton ou d'Archimède? Je continue ma recherche avec inquiétude, sur un forum je lis "Grand débat public sur l'environnement désiré par Nicolas Sarkozy, sont but est d'aboutir sur "un contrat entre l’Etat, les collectivités territoriales, les syndicats, les entreprises et les associations". Ce "contrat" durerait cinq ans et ses résultats seraient évalués anuellement." daté du 07 10. Ouf, je ne suis pas la seule à me poser la question...
Ceci dit, j'ai une corne (de chèvre) contre mon parti, aux élections, je me suis dit, oui peut-être, pourquoi pas en attendant, ça peut pas faire de mal. Mais que le gluon qui se prend pour Kennedy et devient l'idole des jeunes se mettent à inventer des mots qui le feront rester dans l'histoire, ça commence à me taper sur les nerfs.
Parce que faut quand même admettre que si les moutons que nous sommes et surtout nos ancêtres ne se sont pas vraiment inquiétés de l'environnement, c'est bien qu'ils s'en sont remis à des politicos qui n'ont pas vu venir ou se sont bien moqués du dégradement de la planète qui se découvrirait subitement comme un oeuf sous une poule.
En représentante du peuple, j'ai voulu, comme mes camarades, dire qu'on est pas si bêtes et qu'on aimerait bien anticiper des catas, mais nous on ne cherchait pas la gloire, juste à essayer de sortir du troupeau pour ne pas subir.

Mais qui ne cherche pas la gloire en politique fini au piquet...