Vous n'êtes pas quelqu'un de bien, belle-maman

Publié le 30 août 2009 par Theclelescinqt

Techniquement, ce week-end à la campagne a été un bon week-end. Il a fait beau et assez frais, comme j'aime. Les roses trémières que j'ai semées cet été n'ont pas crevé, mais leurs petites feuilles dentelées s'élargissent derrière la grange.

Mes beaux-parents devaient venir avec mon beau-frère et son petit Edouard de 2 ans et demi, que mes beaux-parents venaient de garder quinze jours. Je rappelle que leur maison de campagne est à 25 km de la nôtre. Nous avions fait ce choix à l'origine pour faciliter les relations familiales, notre maison étant également à mi-chemin entre ma région de naissance où vivent toujours mes parents, et Paris.

Mon beau-frère venait chercher son fils, pour repartir aujourd'hui chez eux à plus de 600 km.

J'avais prévu de fêter l'anniversaire de ma fille, 3 ans aujourd'hui, mais n'en avais rien dit. J'avais mes cadeaux et de quoi faire un gâteau à l'occasion du repas que je me devais de préparer, car il est tacitement reconnu à présent que nous allons le moins possible chez mes beaux-parents : il y a de quoi s'y attraper un ulcère au passage, tant la bonne digestion s'accommode mal de l'obsession ménagère et des caractères bileux, comme celui de ma belle-mère.

Je n'avais rien dit, car je voulais voir.

Après tout comme mon anniversaire est presque chaque année oublié, peut-être allaient-ils être aussi capables d'oublier celui de leur (seule) petite-fille. Car les dissensions allaient bon train entre nous à ce sujet ces derniers temps. J'avais bien remarqué que depuis sa naissance ma fille, la cinquième et dernière enfant de leur fils aîné, ne bénéficiait d'aucune attention particulière de la part de grands-parents qui avaient fait des vacances de leurs petits-enfants un vrai second métier. Chez eux, à la campagne, dans leur bicoque immaculée (et vraiment casse-couilles, pas un seul fauteuil confortable!), vrai paradoxe, les enfants peuvent bénéficier de tout l'attirail nécessaire aux générations actuelles : bac à sable, moto et voiture électriques, vélos, panneau de basket, portique avec balançoires, et. Mais pas Nina. Jamais elle n'a encore été invitée à y passer ne serait-ce que deux jours. Evidemment, ils prennent les quatre autres, et parfois Andréa n'est pas invité non plus. Mais elle, jamais. Mademoiselle a un cadeau à Noël, un à son anniversaire, et c'est tout. Pas d'attention particulière, pas de questions, pas d'intérêt, pas de câlinous dans le canapé, pas d'histoires entre deux promenades. La plupart du temps, ils viennent passer la journée avec nous à la campagne, parce que je le veux comme ça, mais elle n'a jamais semblé évoquer grand chose pour eux. Au contraire des garçons.

Car c'est là que le bât blesse. Nous sommes en 2009, et ma charmante petite fille, que j'ai tellement attendue, est la victime de sexisme, dans sa propre famille.

J'ai toujours eu des rapports houleux avec cette belle-mère particulièrement douée pour faire l'odieuse. Avec l'ex-femme de mon mari c'était peu ou prou la même chose, et avec Hermione, ma collègue de galère ou épouse de mon beau-frère, ça se rejoint. Mais une vieille bique femme sexiste n'aime pas les autres femmes, surtout celles qui vivent avec ses fils.

Aucune autre femme, ni fille, ni bru, ni petite fille, rien qui porte vagin et qui soit susceptible de lui voler le Menager Power ! 

Cela fait dix ans que je l'entends raconter à qui veut l'entendre que ce qu'elle voulait, elle, c'étaient deux garçons, point barre. Elle n'aime que les garçons.  Je trouvais ça très con, d'accord, mais cocasse, tellement c'est con. Sauf que la conne le met en pratique, là, et avec MA fille.

Samedi donc, ils se sont tous pointés avec le neveu de deux ans et demi, donc pratiquement le même âge que Nina, qu'ils n'avaient pas proposé de garder aussi. Les cousins du même âge auraient pu jouer ensemble, apprendre à se connaître,..Mais non. Nina a passé les quinze derniers jours à Verte-Ville avec moi et nos petites activités, alors que ce que j'aurais dû faire, pour être efficace, aurait été de me dégager du temps libre pour chercher un job. Paramètre qui ne leur a seulement pas effleuré l'esprit. Evidemment, la nounou du petit Edouard étant en vacances, ses parents, qui gagnent cinq fois plus que nous, voire encore plus, avaient besoin d'aide. Ce qui justifiait sûrement qu'ils devaient le prendre chez eux tout seul.

La différence de traitement entre les deux petits cousins m'a seulement sauté au visage. Mon joli et mignon petit neveu, malin et gentil comme tout, d'accord, a juste été traité toute la journée par ma belle-mère, leur grand-mère à tous, comme son propre fils (unique.) Jamais elle ne l'a lâché d'une semelle, laissé manger une bouchée tout seul ou négligé une seule minute. Et ma fille, rien. On pourrait objecter que j'étais là, dans le coin, moi la mère. Mais le père d'Edouard aussi était là. Madame Vieille Bique a donc installé son biquet à côté d'elle, pour lui enfourner les bouchées prises dans son assiette à elle, elle-même, tandis que je m'affairais et que ma fille  n'était même pas servie. Puis elle allait à côté de lui sur le trampoline, au cas où le biquet aurait sauté par-dessus le toit, tandis que ma fille pouvait sauter tout ce qu'elle pouvait sans une âme de vieille bique à l'horizon. En promenade c'est tout juste si elle lui lâchait la mimine. Nina pouvait aussi vaguer toute seule dans la pièce, alors que le petit Edouard était lové contre leur grand-mère lui lisant une histoire.

J'ai rarement eu autant de ces nausées permanentes dont on ne s'explique pas toujours l'origine.

J'ai fait les réflexions qu'il fallait. J'ai téléphoné à ma belle-soeur à 600 km, aussitôt la troupe infernale partie, et peu importait qu'il soit minuit, pour lui raconter la journée dans les moindres détails et lui annoncer que cela n'allait pas se passer comme ça. Heureusement ou malheureusement, elle ne me comprend que trop bien.

Depuis je lutte pour ne pas prendre mon téléphone pour asséner ses quatre vérités à une  bonne femme qui ne capte jamais rien. Mes enfants l'aiment beaucoup, apparemment, mais je ne peux plus la voir en peinture.

Au fait, elle y avait pensé, à l'anniversaire. Elle avait même fait faire un gâteau et apporté un cadeau. pour me faire remarquer avec acrimonie dès que nous avons été seules que ma fille n'avait pas remercié tout le monde ni fait un bisou à ceux qui lui avaient fait un cadeau.

Je lui avais fait répéter trois fois, mais comme personne ne s'en souciait ni ne lui prêtait attention, j'avais lâché l'affaire, réservant le bisou pour les adieux. J'aurais dû lui répondre qu'elle n'avait rien vu car elle était trop occupée à photographier Edouard. Oui, car pendant que je cadrais Nina en train de souffler ses bougies, elle, elle photographiait Edouard.

Ma limite à son caractère de chiotte et à ses réflexions à la con a toujours été le bien-être de mes enfants et l'entretien d'un cadre familial plus où moins correct.

Mais là, ça va chier.