Mieux vaut entendre ça que d’être sourd… Ou lire ça que d’être aveugle : “La cupidité m’a sans doute conduit à répondre à ce courriel”, analyse aujourd’hui Jean-Marc Blanc. En janvier 2005, cet Avignonnais habitait à Châteaurenard et se trouvait au RMI, quand il a été sensible à l’appel que lui a lancé un Ivoirien par e-mail. Cet homme expliquait être en exil au Bénin et avoir besoin d’aide pour récupérer 30 millions de dollars. Il proposait un contrat de partenariat avec la promesse de 15% du montant pour M.Blanc. Après quelques contacts téléphoniques, Jean-Marc Blanc n’avait pas donné suite. Mais relancé un an plus tard, il a cédé. “Sans doute par pitié et pour apporter une aide à quelqu’un en difficulté”, ajoute celui qui a accepté de déposer six chèques bancaires sur son compte postal. Il devait, après l’encaissement, retirer l’argent en espèces et les adresser au Bénin par la Western Union.
“J’ai reçu six chèques pour un montant de 42 005 €. L’un d’eux était émis par Mylène Farmer mais je n’ai même pas fait attention”. Il a déposé les chèques libellés à son nom sur son compte, puis il a procédé au transfert de fonds au guichet de La Poste. “Cela s’est fait sans difficulté”, se souvient celui qui s’est retrouvé interdit bancaire. Les chèques avaient été volés à la Poste du Louvre à Paris et falsifiés. Poursuivi pour recel de chèques falsifiés, M.Blanc a été relaxé par le tribunal correctionnel de Tarascon. La partie n’est pas terminée puisqu’une autre action est engagée par La Poste devant le tribunal pour obtenir réparation sur le plan civil. Il est demandé 33 375 € correspondants au débit du compte et 7 500€ de dommages et intérêts. Son avocat, Me Mouret, compte pointer devant les juges le défaut de vigilance du banquier qui “n’a pas réagi lors de ces opérations inhabituelles et n’a pas vérifié la régularité des ordres”. La Provence.com
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