Violence scolaire (2)

Publié le 31 août 2009 par Saucrates

Réflexion neuf (1er septembre 2009)
Ecole et éducation ...
Quels sont les résultats de l'enseignement scolaire à la française ? L'école, le collège, le lycée et l'université française favorise-t-elle l'éducation de la jeunesse française des deux sexes, ou doit-on diagnostiquer son échec pour toute une frange de la population française ? C'est l'opinion d'un certain nombre de critiques du milieu de l'enseignement français.
Et pourtant, il y a un peu moins de trente ans, au début des années 1980, l'école s'était vu assigner l'objectif d'amener 80% d'une classe d'âge au niveau du baccalauréat, ce qui visait à relever le niveau d'éducation des jeunes français. Trente ans plus tard, il est à craindre que le diplôme du baccalauréat ait perdu une grande part de sa valeur dans cette opération, et que le niveau d'éducation des jeunes français n'ait guère progressé sur la période malgré l'atteinte de cet objectif.
La massification de l'enseignement secondaire français s'est plutôt accompagné pour certains de ces contempteurs par une dévalorisation du diplôme du baccalauréat, puis des diplômes universitaires. La sélection se réalise désormais dans les premiers cycles universitaires ou au seuil des grandes écoles prestigieuses, dans ces classes préparatoires tellement décriées et élitistes. Certains émettent des vélléités de poursuivre maintenant dans l'université le mouvement de massification de l'éducation, en imposant la réussite au niveau licence d'un certain pourcentage d'une classe d'âge ...
Mais il est à craindre que la sélection se fera nécessairement plus tard, en dévalorisant alors le niveau d'enseignement obtenu majoritairement par cette classe d'âge, et en opérant une sélection ultérieure pour des niveaux supérieurs d'étude. Il faudra alors étudier de plus en plus tard pour obtenir un diplôme reconnu et valorisé, ce qui ne sera possible que pour une minorité issue des classes riches de la société. Les étudiants brillants des classes moyennes et pauvres ne pourront alors atteindre que très difficilement ces niveaux de diplômes, qui impliqueront une aide importante de leur famille.
Cette analyse pose le problème de la sélection des meilleurs dans l'enseignement français ; le fait par exemple que dans toute classe, même dans les classes préparatoires, le monde de l'enseignement soit habitué à découper les élèves en trois groupes : un tiers de bons élèves, un tiers de moyens, un tiers de mauvais élèves. Le fait de devoir amener 80% d'une classe d'âge au baccalauréat n'a pas rompu avec cette habitude française.
Et l'on rejoint ici le diagnostic sur la violence institutionnelle de l'école, cette incapacité de l'école à reconnaître une valeur positive, des résultats positifs, dans les enfants qui lui sont confiés ... Cette propension du monde de l'enseignement à émettre des jugements négatifs sur la majeure partie des enfants qu'elles tentent de briser, cette propension à se focaliser sur les fautes, les erreurs, les insuffisances des enfants au lieu de souligner au contraire toutes les réussites de ces mêmes enfants.
Cette analyse pose également le problème de la relation entre l'école, le lycée, l'université et le monde du travail ... En quelque sorte cette violence sociale de la société française à l'encontre de tous ceux qui ne sortent des plus hautes écoles prestigieuses de la République, ou ceux dont le nom de leurs parents ne leur ouvriront pas les portes de la réussite et du succès.
Saucratès
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