La soirée était … sans surprise.
Qui est avec qui ?
Qui porte quoi ?
Les rumeurs se confirment, s’infirment au grès du temps…. D’autres se créent…au gré de la soirée...
Tu esquives certains, ils te rattrapent ou te fuient aussi. Tu vas vers certains, ils sont contents de te voir ? Ils sont hypocrites ? Ils te rembarrent ?
Quel décor, quel gâchis, quel m'as tu vu!! Tout ça pour dire, j'ai de l'argent... mais ce n'est qu'un anniversaire!
Problématique de la soirée : Où vais-je m’asseoir ?
Loin du seul qui m’a fait vibrer et que je ne supporte toujours pas de voir avec une autre. Celui même qui prendra un malin plaisir à faire croire au monde entier, qu’il va bien et qu’il se tape des bombes depuis qu’il n’est plus avec moi.
M’asseoir à La table, alors qu’il y a des filles moins jolies, moins bien habillées, mais tout aussi populaires=> pour paraître.
M’asseoir à côté de celui dont il sera jaloux, celui qui est populaire, celui qui est sympa et avec qui je m’amuserais, mignon pour que j’aie assez envie de le séduire éventuellement.
Il va s’imaginer toute la soirée qu’il va rentrer chez moi, avec moi…Parce que toutes les filles le lui laissent croire et pas seulement, puisqu'elles passent à l'acte. Et pourquoi?
Parce que c'est un fils de bonne famille (=Riche) et qu'il est populaire (=populeux)
Me concernant:
Le laisser le croire sans rien de concret, sans rien confirmer… en souriant… et lui dire gentiment une fois devant chez moi « Merci pour cette soirée, c’était sympa, on s’appelle ? … » Faire un bisou très tendre, et rentrer chez moi. (L'âne et la carotte)
Il m’insultera ou s’insultera et me traitera de « Salope »,
Oui bien sûr et qu’est ce que je suis, alors ? Une salope… qui ne couche pas.
Je suis rentrée, avec une seule envie, me coucher…seule.
Gavée de ces mondanités, gavée de cette hypocrisie… Gavée de ce décryptage social incessant, où tu es sans cesse dans des endroits extrêmement bruyants à force de rumeurs, de papotage et d’hypocrisie, qu’à peine arrivée à tes oreilles tu fais « Suppr. » et à la fin de la journée, tu vides la corbeille.
Rania est déjà là. Encore dans sa robe, elle s’est jetée sur le canapé et se démaquille devant la télé : Chasse et pêche sur la truffe. Je me joins à elle, histoire de voir si le clébard va trouver la putain de truffe. J’aurais gagné ma soirée.
Elle me jette un « t’as aimé ? » … Je renvoie un « Ouais, bof… » Et je vais dans ma chambre.
En se croisant et en se recroisant, on s’échange quelques infos, je sais depuis que Dorra hyper saoule c moche, que Ramzi et Héla sont de nouveau ensemble, sauf qu’apparemment il garde des rapports de « derrière la tente » avec Soussou. On les aurait vu se parler derrière le décor pendant que Héla faisait la fête avec ses copines. Je sais aussi que Rania n’a pas bougé de sa chaise et qu’elle était pensive toute la soirée. Elle ne me l’a pas dit mais je l’ai vue.
Elle demande : « Il était là ?... »
« Ben, oui… je l’ai vu »
« J’avais espoir que tu ne l’aies pas vu »
« Non, je l’ai bien vu… et je t’assure que ça m’a rien fait. C’est fini maintenant. Qu’il fasse ce que bon lui semble » et je suis partie de la salle de bain, en ne revenant pas.
Je me suis plongée dans mon lit et mes idées noires ont commencé à m’étouffer comme à leur habitude :
Pourquoi je n’arrive pas à vivre heureuse ?
J’aime la souffrance ?
Je fuis le bonheur ?
Toutes ces questions suscitent des constat terrifiants:
Je peux réussir tout ce que j’entreprends, avoir ce que je veux tant que je n’y mets pas de sentiments. Je suis l’éternelle insatisfaite, combler un besoin marque la création d’un autre, plus exigeant. Je ne lésine pas sur le travail, "Je l’aurais" telle est ma devise .
Je me cache et m’enfonce sous ma couette. J’aime le noir, et le silence, comme ça je ne me vois pas, comme ça je ne m’entends pas.
Je suis hyperactive, mais tellement fatiguée. On me trouve belle, je le vois dans les regards mais je ne me sens pas belle de l’intérieur, je me sens horrible même. Je sais que je cultive cet atout comme une arme, que je m’en sers pour arriver à mes fins.
C’est le sentiment que j’ai eu durant tout cette soirée, et chaque fois que j’allais parler à quelqu’un, si c’est un homme, 2 petites minutes et je sais s’il faut jouer la femme fatale, ou la femme enfant. Et si c’est une femme, je sais subtilement jouer la femme alliée dans la beauté
« Tu es belle, on est belles ». Je sais c’est ridicule, mais avec ces gens là, c’est aussi simple.
Je m’ennuie d’être si peu spontanée, je vis comme un robot… Je sais très bien où je vais puisque c’est moi qui le décide.
Pourtant, ce soir… mon cœur à bondit et il ne l’avait pas fait depuis longtemps. Sauf que le bond, il l’a fait dans le passé… et le passé et le passé. Ma vie n’a qu’un sens, le pouvoir.