Magazine Journal intime

…ou comment bien chanter quand on a l’énergie d’un légume

Publié le 01 septembre 2009 par Wawaa

Les faits remontent au 22 Août 2009. C’était plus précisément un Samedi, une journée de merde avec des horaires biscornues du genre 6h-10h30 14h15-19h45. Le genre d’horaires qui font qu’à la fin de la journée je suis telle une grenouille sauvagement aplatie par un camion : ratatinée. Aucun respect pour les batraciens, d’ailleurs, ces camions !
Je savais depuis un moment qu’i l y avait un Karaoké organisé au pub anglais du village où je travaille. Oui, un Karaoké. C’est pas ringard d’abord, hein, c’est fun. Quelques jours avant la soirée chantante, je songeais franchement à y aller même si je savais que j’allais être relativement crevée. Pourquoi ? Un extraordinaire besoin de me défouler ! Les dernières semaines avaient été fichtrement stressantes, j’avais l’impression de ne vivre que pour mon travail, de ne m’émouvoir salement que pour mon travail, de ne parler que de mon travail. Il fallait une bonne séance de décompression.  Et en général, chanter en public, pour le fun, comme dans un karaoké, avec aucun enjeu particulier, sauf celui de m’amuser, ça me détend comme un lézard qui se prélasse au soleil et se vide la tête. Tiens ça pense un lézard ?
Bref, comme dirait Pépin (hein qu’il le dirait, hein hein hein ? ), chanter c’était mieux que de prendre des calmants ou des décontractants parce que ça me propulse dans un autre univers, exutoire,  ça me vide la tête des soucis, ça me fait du bien, alors pourquoi s’en priver ?
Le jour même j’hésitais beaucoup. Il faut dire que j’étais vraiment au bout de mes forces avec une envie de dormir grandissante de minute en minute, sentant mes muscles se ramollir de plus en plus au fur et à mesure que la journée avançait. Alors à midi, j’avais dit à  mes parents « Ouais, je déciderai ce soir, si je suis pas trop naze ».
Et puis au boulot, vers 17h30 , j’ai croisé un couple mi anglais, mi français qui m’a dit « Vous venez ce soir au karaoké ? ». « Oh je ne sais pas, j’ai commencé très tôt ce matin, j’avoue que je suis fatiguée , mais peut être. ». Là j’ai commencé à sérieusement réfléchir à la question. Et tout à coup, je me suis dit « J’y vais ».
En rentrant à la maison à 20h, j’ai donc annoncé à mes parents qu’à 21h30 nous partirions pour cette fameuse soirée chantante.
Je vous expose le topo. Première, deuxième, troisième, quatrième chanson, j’étais une aubergine chantante, ou plutôt un navet chantant. Je chantais comme d’habitude, mais j’avais l’énergie d’un escargot croisé avec une tortue bolivienne. Y’avait que ma bouche qui bougeait. Mes parents en plus ils se moquaient de moi, parce que mes paupières lourdes clignotaient. Mais je luttais, je luttais. Vers 00h30, je sentais que j’allais flancher et qu’il allait falloir partir. MAIS PAS SANS EN AVOIR CHANTÉ UNE DERNIÈRE !
Alors j’ai pris le classeur où sont référencées toutes les chansons et j’ai regardé, un par un chaque titre quand tout à coup, la révélation, je suis tombée sur « Hot Stuff » de Dona Summer, mais si vous savez, la chanson de Full Monty. La chanson que j’avais chantée à la fête du Lycée quand j’avais 17 ans ! Et au cabaret à la même époque ! Bon, je la savais un peu trop haute, car chez moi je peux modifier la tonalité pour me sentir vraiment bien dans mes cordes vocales. Mais je m’en foutais de la tonalité, j’allais tout donner… et même si c’était moche, on aurait bien rigolé !

Et la musique a commencé.
Toudoudoudoudoudoudoudoudoudoudoudoudoudoudoudoudoudoudoudoudoudoudou. Et là tout à coup, comme disent mes parents, je suis passée du mode légume au mode « transe ». Je crois que j’ai rarement aussi bien chanté, aussi haut, un peu comme si ça sortait tout seul, comme si tous les nerfs que j’avais à expulser s'étaient concentrés dans ma voix, mon souffle. J’ai complètement décroché de la réalité, balançant des notes que je n’arrive même pas à refaire, ici à la maison ! Bon, pendant les interludes musicaux, je bougeais pas beaucoup, mais c’était le côté obscur du légume qui revenait de temps en temps.


En attendant, la salle était en transe avec moi, j’ai eu ma petite ovation, mes quelques minutes de gloire qui font du bien, remontent le moral, ramène la confiance en soi et surtout, j’avais pris mon pied en chantant, je m’étais défoulée, lâchée… Il faudrait que je fasse ça plus souvent !


I need hot stuff baby thiiiis eveninnng hot stuff baby tonight yeah yeah yeah...


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