S tembre

Publié le 01 septembre 2009 par Lephauste

Je m'enlève à l'aube, le monde semble une endive, un navet à l'oeil bleuis, je manque d'appétit alors, je me recouche. Et plus tard il est déjà trop tard pour donner le change, le ciel de serpillière disperse les eaux usées de la dernière averse. Trop tard pour l'école, trop tard pour la prophétie, nous vivons en son sein comme sous le parapluie à l'abri duquel vagit le veau en nous. Trop tard pour la prose, trop tard pour la poésie, ce que l'horreur des holocaustes n'a pas fait taire, notre indiférence est parvenue à le rendre ridiculement nôtre. Trop tard pour l'oeuvre, pierre à pierre la maison de Septembre tombe dans la poussière, trop tard pour la porte, nous sommes tout un tous, tels que nous sommes partis nous voici revenus. En notre absence, personne. Ne reste plus qu'à vivre, à raviver la vie, derrière le rideau déchiré de la pluie. Et de l'aube chacun, tenter de nous enlever.