En effet, j’ai vu des moines qui, après s’être entièrement et généreusement livrés à l’esprit d’obéissance, avaient heureusement obtenu de Dieu, par le secours de leur supérieur, de grands sentiments de componction et de pénitence, étaient parvenus à un degré sublime de douceur, de modestie, de chasteté, de ferveur et de constance, avaient absolument vaincu et soumis leurs appétits déréglés, et vivaient dans un saint et fervent amour pour Dieu. Or, les démons, jaloux de leur bonheur, pour réussir à les faire tomber de cet heureux état, ont tâché de leur inspirer intérieurement et de leur faire croire qu’ils étaient capables de vivre désormais dans la solitude, et qu’ils étaient assez forts dans la vertu pour oser espérer, dans le repos de la solitude, la paix souveraine de l’âme et une douce et céleste tranquillité.