Il se pourrait que moi aussi, j'aie une rentrée, un jour

Publié le 02 septembre 2009 par Theclelescinqt

Demain, rentrée des classes. Je garde mes petits lapinous au chaud pour le dernier jour je suis trop crevée ce matin pour les emmener au centre de loisirs.

Au programme, films, cahiers de vacances (il est temps !) et peut-être sortie au parc du coin. Ils sont contents comme tout de buller un peu et m'ont promis de ne pas s'entretuer se disputer aujourd'hui.

Par contre leur mère a du boulot. Bien que le repassage s'empile plus vite que son ombre, je vais l'ignorer superbement m'y coller, donc. Rien à faire, dès demain il va falloir se lever encore plus tôt, et si, affligée de yeux qui refusent de s'ouvrir, je suis obligée de fouiller dans le sèche-linge à la recherche de pantalons...! Mais j'ai du boulot tout de même. Ma super-micro-lilliputienne entreprise se rappelle à mon bon souvenir, ce qui, affublée de quatre gômes dans les pattes, ou même d'un seul, est très simple à gérer, je l'ai vérifié cet été, en mettant quatre fois plus de temps que la normale à honorer un engagement.

Mais, roulement de tambour, j'ai réussi à envoyer deux candidatures !  L'une pour être "Assistante formation" (refusée dès le lendemain par retour de mail), et l'autre pour être "Ecrivaine publique". J'avais arrêté de me battre avec mon CV et finit par envoyer à la benne celui que j'ai fait moi-même et que tout le monde détestait : trop complet, trop fouilli, pas assez de mensonges mises en valeur.. Et j'ai donc repris celui que mon petit mari m'avait reconcocté, net et précis comme mon parcours une épée de Damoclès, en ôtant quelques enjolivures. L'expérience de 3 ans a tel endroit est redevenu un stage aux contours indéfinis, le congé parental a retrouvé sa place dans Divers sous l'honnête forme incontestable :

2004-2009 : congés parentaux d'éducation.

Trop mignon mon Robert; c'est vrai qu'un trou de 5 ans dans un CV ne se remarque presque pas ! 

J'ai besoin de temps pour m'y plonger vraiment, et je l'aurai quand même un peu plus, enfin carrément plus, dès lundi prochain. En effet le directeur de la maternelle où Nina fait demain sa première rentrée souhaite bichonner ces petits bouts d'amour en ne leur permettant que de rester une heure et demie le premier jour, accompagnés d'un parent !!!! Croyez bien que les parents méritants qui eux travaillent déjà, avec un vrai employeur qui leur demande des comptes, au lieu de se la couler douce comme moi, sont très contents. Et deuxième jour, vendredi : une matinée ! Là on peut les laisser quand même, faut pas charrier. Premier jour de vraie liberté, lundi.

De l'idéologie, encore et encore... Car à Verte-Ville je ne connais pas de gamin qui n'ait pas connu un tantinet la collectivité. On n'est pas en province, que diantre, où les gamins dans certains endroits peuvent attendre le premier jour de maternelle avant de pouvoir voir de près un congénère du même âge !! Pas de parcs, pas de Relais assistantes maternelles, pas de ludothèques, évidemment ni crèches ni garderies, voilà ce que propose une grande partie de ce "Paris et le désert français", ce que j'ai été payée durant deux ans et demi dans le Nord pour savoir. Dans ces conditions il est évident que se retrouver d'un coup d'un seul dans une école pleine à craquer et sans un adulte connu doit faire tout drôle. Dans le Nord, j'en ai entendu de ces cris déchirants, trois années de suite, et ce pendant parfois plusieurs jours !!!

Jamais mes gamins n'ont montré la moindre affectivité à être séparés de moi pour aller à l'école. Au contraire, je leur présentais l'école comme un endroit génial où ils allaient avoir de l'occupation, chose beaucoup plus intéressante que rester à me regarder faire le ménage. Ou pire, à faire le ménage eux-mêmes, soyons rentables.

Dès tout petits, je me suis battue pour leur faire une vie sociale quelconque, chose beaucoup plus simple en région parienne. Dans le Nord, je n'avais rien, ce qui me rendait malade. Mais mon troisième avait deux frères, ce qui lui a tenu lieu de société, et tout s'est bien passé pour lui, même si je me suis un peu (re)battue pour qu'il aille à l'école à 2 ans et quatre mois, seule solution pour qu'il ait une petite vie à lui dans le coin. Ma gamine aura pu attendre ses trois ans avant sa fausse rentrée, mais depuis un an et demi que nous sommes en proche banlieue  parisienne, elle ne manque de rien. PMI, Relais assistantes maternelles, parcs et jeux à tous les coins de rue, garderie deux fois par semaine, et surtout petit réseau de mamans toutes convaincues du bien-fondé de fréquenter d'autres parents : franchement c'est le Pérou, et il y a de fortes chances que prête comme elle est à foncer dans le tas à aller à l'école, je doive l'entraîner de force demain hors de sa classe, au bout de notre fameuse heure et demie ! 

Alors en attendant lundi et mes premiers envois de candidatures en masse, je peaufine mon futur rôle. J'essaie de rentrer dans la peau du personnage. Je me suis fait refaire un carré plongeant, ce qui nous changera des tortillons châtain attachés n'importe comment. Je mets une veste pour aller au square, histoire de. Bizarre. Je regarde mon nouveau stock de chaussures acquis pendant les soldes. Mais je ne les mets pas encore, faut pas pousser (effleurements de rollers et belles chaussures font rarement bon ménage!)

Et, même si je ne sais plus trop à quoi ressemble une entreprise, il faut reconnaître que dans la vie tout arrive !!!