Car oui, elle a des enfants. Pas eu le temps de les présenter encore : pour l'heure, la rentrée approche et elle doit passer par un autre tamis de chiffres, de signes.
On sait qu'elle a dépensé par enfant 35,23 € en papeterie, soit 27,3% de moins qu'à la rentrée précédente, et 87,08 € en fournitures non papetières. On sait aussi qu'elle s'inquiète de savoir combien ils seront dans leur classe, s'ils ne seront pas trop nombreux. Elle a entendu que 16 500 postes seront supprimés en 2010 sur le budget de l'Education nationale, et quel impact cela aura pour leur scolarité? Elle n'a pas non plus les idées claires sur les méthodes d'aprentissage de lecture.
Elle imagine émue le moment où se traceront les premières lettres de son dernier, ses efforts pour garder le crayon sur la bonne trajectoire, entre les lignes du cahier. Elle n'a pas conscience qu'entre d'autres lignes s'écrit déjà une partie de son histoire, et que si la couleur de sa peau n'est pas renseignée, bien d'autres choses figurent déjà sur lui dans la base élèves.