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Le fabuleux destin de responsable communication - Part 1 : les cartes de voeux

Publié le 04 septembre 2009 par Elis

voeux_2010J'ai trouvé important de témoigner sur la vérité de mon ancien (et peut-être futur) métier. On a plein de poncifs so glamourous en tête sur les gens de comm' et leurs métiers de rêve... alors que en vérité, tout n'est pas "amour, gloire et beauté". J'inaugure donc une petite série sur les vraies tâches de mierda qui existent en vrai de vrai, juré craché, dans ce merveilleux métier.

Aujourd'hui : les cartes de voeux.

Allez savoir pourquoi, dans les grands groupes, on confie systématiquement à la comm' la merveilleuse tâche qui consiste en : "les cartes de voeux" (noter l'absence de verbe qualifiant l'action, ce qui en dit long sur l'ingratitude de l'horrible job). Pour l'avoir fait 9 années sans discontinuer (la dernière j'ai rusé), je vais vous dévoiler en quoi consiste la merveilleuse mission de : "les cartes de voeux".

  • Si vous avez de la chance, on vous demande votre avis sur le design de la carte. Quoi qu'il arrive, votre avis n'est  pas pris en compte, surtout s'il est tranché, argumenté et pertinent. "Votre avis ne nous intéresse pas vraiment E l i s..." (sic !)
  • Ensuite y'a la partie fun : demander aux gens qui n'en veux. En général cette opération prend entre 3 et 6 mois. Il faut écrire des courriers de menaces à des gens (associés, responsables comm' de pays exotiques, assistantes de direction, etc.) qui vous détestent la plupart du temps... Parfois, lors de cette opération, vous vous faites insulter.
  • Vient la réception des cartes : on livre dans votre bureau une palette et demi de cartes de voeux. Il faut dépalettiser (donc transpirer sa race ; et puer cqfd.), s'ouvrir les doigts à grands coups de cutter et réaliser, sa mère, sa race, que les enveloppes sont trop petites pour les cartes.
  • Le dispach est l'opération la plus aisée. Il suffit d'un demi cerveau de poule pour la réaliser : il faut compter les cartes et les rassembler par paquets (de 100, 53, 2498, 14, etc.) et attendre patiemment que les sombres pré-cités viennent les chercher. En comptant les cartes vous vous faites des micro-coupures sur tout l'intérieur de la main, et on vous insulte parce que votre sang macule les cartes...
  • Vous êtes verni quand parfois il vous faut écrire vous-même les cartes pour les associés. La plupart du temps vous vous cassez simplement le cul à imprimer des étiquettes (et non ce n'est pas la fonction des assistantes, puisque c'est vous qui êtes en charge de la besogne !!!).
  • La période où vous vous ferez le plus traiter de tous les noms d'oiseaux des îles démarre le 22 décembre, quand les ispice di pétasses (pardon mesdames, mais il faut être lucides, nous sommes rarement les moins casse-couilles dans le boulot) qui ne vous ont pas répondu et pour qui vous n'avez pas commandé de cartes de voeux viennent vous en réclamer. Parfois, vous pleurez.

Au bout de 9 ans de cartes de voeux, même si comme moi vous n'avez pas appris à dire non, vous esquivez !

PS : Ce post est un hommage à toutes les filles merveilleuses avec qui j'ai appris à rigoler de l'infamie de ce job !


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