Le silence, celui qui meurtri, le fléau de ma vie, de notre liaison.
Chaque fois que je veux vaincre ce silence, je me heurte à un silence plus profond, plus odieux, plus cruel. Attendant que les chair me rongent, que je sois incapable de penser à autre chose qu’à te convaincre de me parler… Mais au final, quel est mon crime ? Aucun monsieur l’agent, accusé levé vous ? De quoi êtes-vous accusé ? Ce n’est pas dans mes fiches…
Le temps est un infâme companion, il n’est pas mon ami. Parce que le temps est là, que le silence est là. Et pourquoi ? Dans quel but. Cela ne fera pas avancer notre histoire. J’essaye de la construire, tout comme toi. Je me bats pour ça, j’y consacre beaucoup de temps pour que cela marche, que cela aboutisse… Quelque chose. Ding Dong, je me sens cloche à parler dans le vide. Je me dis que comme ça tu m’entendra peux-être.
Habituellement, je me laisse tellement ronger par le mal être que je finis par être odieux. Ce n’est pas non plus quelque chose d’incompréhensible. Oui, j’ai commencé à m’énerver tout à l’heure et je m’en excuse. C’est juste que d’entendre une accusation comme celle là resortir du placard régulièrement me mets en colère. Après tout, je n’ai pas mérité plus que toi d’être la cible des quolibets.
Raillerie et moquerie sont mon lot depuis que je suis né. Humilié, torturé, frappé et rabaissé par mes paires depuis mon enfance. Je n’en veux plus, et ce n’est pas pour me plaindre, mais pour expliquer ce que je suis. Ce n’est pas ce que je veux de la femme que j’aime. Je veux ce que je lui donne. De la confiance, de l’amour, de la tendresse, de la compréhension. De ce vécu, je n’ai pas hérité un caractère facile, je souhaite que tu le comprenne. Je n’ai pas eu de mes parents de marque d’amour, c’est ce que j’aime et que tu me donnes à foison. Je n’ai pas eu de petits gestes pour m’accompagner, c’est ce que je reçois à tes côté. Je n’ai pas eu confiance en moi et je n’en ai pas reçu, c’est ce que tu me donnes et que je souhaite que tu continue de me donner.
C’est ce que je te donne chaque jour où le soleil se lève. Chaque jour où je vis et embrasse le monde. Je ne suis pas tout les jours souriant et j’ai peu dormis cette nuit. Je ne suis pas non plus d’une humeur merveilleuse. Mais pour toi, je le cache, je te soutient, je te retiens contre moi, je t’appelle à moi.
Mais je n’ai pas la force de déplacer les montagnes. Je ne peux pas faire ce que je n’ai pas le pourvoir de faire…
Alors le soir je m’asseye… Et je t’attends. Car un jour j’en suis convaincu, tu franchira le pas de ma porte. Alors ce ne sera plus ma porte… Mais chez nous. Un lieu où nous rirons, où nous nous aimerons, nous consommerons c’est amour dévorant qui nous consume… Où nous vivrons.
Tu te penchera le soir sur mon épaule pour lire par dessus ce que j’écris et je te crierais dessus de regarder tes pieds pour te faire la surprise de l’histoire. Je glisserai un baiser dans ton coup pendant que tu cuisinera et tu me criera dessus de retourner m’occuper. Je borderai le soir nos enfants, le lirai des histoires dans lesquels les monstres perdent et les princesses existent. J’ouvrirai nos volets pour te montrer le jour, tu riras de mes plaies quand je me couperai les pieds bêtement… Tu me regardera avec des yeux lumineux et tu n’auras pas à en dire plus…
Ceci est un rêve que je fais chaque matin en me levant, un espoir que j’ai tous les soirs en me couchant.
Et si maintenant j’arrête de pleurer, c’est juste pour pouvoir publier cette lettre. Dans l’espoir qu’elle m’apporte le résultat désiré…
Que tu reviennes à moi.
Eleken
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