Un poeme de louise labe (1526-1566)

Publié le 05 septembre 2009 par Elisabeth Leroy

JE VIS, JE MEURS...

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie.

J'ai chaud extrême en endurant froidure ;

La vie m'est et trop molle et trop dure,

J'ai grands ennuis entremêlés de joie ;

Tout à coup je ris et je larmoie,

En en plaisir maint grief tourment j'endure ;

Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;

Tout en un coup je sèche et je verdoie

Ainsi, Amour inconstamment me mène,

Et, quand je pense avoir plus de douleur,

Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,

Et être en haut de mon désiré heur,

Il me remet en mon premier malheur.