Toujours dans l'ambiance de la rentrée, l'autre jour, je regardais mes nouveaux élèves. Ils ont
des affaires toutes neuves, de beaux cahiers tout propres. Ils s'assoient sagement, sans hurler. Ils copient ce que j'écris au tableau sans broncher. A les voir comme ça, on pourrait même penser
qu'ils sont motivés. Et, le pire, c'est que je pense qu'ils le sont. C'est un peu comme les bonnes résolutions qu'on prend après le nouvel an... enfin, moi, il y a longtemps que j'ai renoncé mais
je sais que ça se fait encore de temps en temps. Lorsqu'on prend une bonne résolution, sur le moment, on y croit sincèrement et on a vraiment envie de faire notre possible pour que ça marche.
C'est même pas un truc en l'air, non, on y croit. Donc, je suis persuadée qu'un grand nombre de mes élèves paresseux arrivent les premiers jours avec la ferme intention d'être plus sérieux, moins
bordeliques et plus motivés. On le voit dans leurs yeux. Ils y croient, ils l'ont peut-être promis à leurs parents parfois... ou bien ils se le sont promis à eux-mêmes mais, quoiqu'il en soit,
ils veulent bien faire, mieux faire... ou faire tout simplement.
Mais, au bout de quelques jours, après quelques notes catastrophiques parce qu'ils ont déjà perdu trop de temps et n'ont pas les bases nécessaires pour réussir, ils baissent les bras et
replongent dans leur léthargie habituelle... ou bien redeviennent le démon qu'ils ont toujours été parce qu'au moins, dans ce domaine, ils réussissent.
Ce serait bien si on détenait la formule magique pour conserver cette bonne volonté des premières heures mais hélas, on ne l'a pas... d'ailleurs, si on l'avait on s'en servirait soi-même vers la
mi-janvier pour ne pas laisser de côté nos fameuses bonnes résolutions si difficiles à tenir sur le long terme.