J’ai l’habitude des goujats. Tomber sur eux est ma grande spécialité. Je voudrais qu’à ma mort on m’autopsie, je suis sûre que je contiens quelque part un aimant à goujats implanté à la base de la nuque, surement par des extraterrestres.
Ce matin, ce sont les pleurs du Petit qui m’on réveillée. Il ne voulait pas mettre le T-shirt que lui proposait son père. Huit heures ! J’ai dû me rendormir après mon réveil somnambulesque de cinq heures du matin…
Je m’habille, telle une automate, et descend négocier le T-shirt avec le Petit. En vain.
Il a été convenu avec la maîtresse du Petit qu’on essayerai un jour que ce soit papa qui le dépose à l’école, car le premier jour, il n’a pas fait de comédie avec la figure autoritaire du père. – Tu parles, ma cocotte, que ce soit son père ou moi, il nous mène par le bout du nez… mais essayons, essayons…
Le Petit sanglote le nez sur la table, son père me fait remarquer « mais comment va-t-il à l’école avec ce T-shirt ? et un jeans ? il va faire 30°… » Un peu excédée, je remonte chercher T-shirt et short… Et change le Petit toujours en larmes. « Allez mon Loup, tu es très beau comme ca… tu manges un petit peu ? »
Vingt minutes plus tard, les enfants ont mangé, le Petit fait du boudin, le Grand admire son Classeur « Petit Nicolas », leur papa, dépile des tonnes de mails…
« Bon, bin, le Grand, tu le dépose dans la cours, et tu n’oublies pas la cantine. La feuille est sur la porte à droite…
- ha mais tu ne viens pas ?
- heu… non ? Il faudrait ?
- bon comme tu veux… -son visage se ferme, et y’a un stylo ? ou il faut en prendre un ?
- heu… (comment dire ? la seule fois où j’ai dû marquer la cantine sur cette feuille, j’ai oublié et ai dû téléphoner à l’école dans la matinée…)
Au moment de partir, le Petit a miraculeusement retrouvé le sourire. Par contre, c’est le Grand qui fait preuve d’inertie. Il est contrarié. Alors il ne bouge pas. Un plomb. Alors, je m’énerve. Quand c’est pas l’un c’est l’autre. Je craque. Je mets tout le monde à la porte et je file chez le coiffeur, il faut au moins ca pour me changer les idées, ces mômes auront ma peau.
Alors que je pars, mon homme arrive… « alors ?.... »
- bin quoi, « alors ? »
- Il a pleuré ?
- bin non, je lui ai dit « au revoir » et il m’a répondu « au revoir papa » et je suis parti
- et il t’as pas poursuivi dans le couloir ?
- non !
- ok
Ok. –penser à acheter la corde pour me pendre.