J’ai passé quelques jours en voyage d’affaires. Je suis rentrée il y a deux jours.
Quand j’étais en Allemagne, nous avons échangé des sms avec Rania comme d’habitude, ça allait du « Je peux t’emprunter ta parfaite petite robe noire de cocktail » à « Ta dernière victime est passée à la maison... il te demande de le rappeler ... pauv’chou ! »
Et moi, plus réservée :
« Comment se porte Chochana (mon chaton) » à « Stp, dis à Maman de m’envoyer de la sauce bolognaise, je fantasme sur un plat de spaghetti, vautrée devant la télé. Te9them ? »
Mon voyage s’est très bien passé. Mais il fera l’objet d’un prochain article. Mes « FF» se multiplient partout dans le monde.
Quand je suis rentrée, j’étais très contente de retrouver Ranou... elle m’avait manqué. Comme d’hab, je lui ai rapporté de l’aéroport, la tablette de chocolat qui me faisait le plus penser à un phallus. C’est un jeu entre copines depuis des lustres.
Pour Lyès, l’éternelle bouteille d’Absolut. J’ai opté pour la mango cette fois ci... en référence à la marque de fringue très « cheap » que mon meilleur ami adore.
Le chauffeur de la société est venu me chercher, j’appréhendais de rentrer à la maison et de fuir le regard de Rania.
C’est mon gros défaut, ça, quand je suis surprise/fâchée/dépitée...je fuis le regard. Et qui mieux qu’elle me connaît ?
J’arrive à la maison. Elle est là, je me retiens de laisser transparaître mes émotions. On se prend dans les bras. Et, on se vautre pour parler... pour changer... et bla bla bla... et...
R : « On sort ce soir ? »
M : « Oui... ch’uis KO, mais j’ai faim. »
R : « Bon dis à Lallou et à Lyès ? »
M : « Hmm... »
Elle y était venue toute seule. Temps de silence.
R : « Ok, je me disais bien... bon, chérie écoute... Lyès et moi... »
M : « Attends, attends... c’est déjà Lyès et moi ? ... » (Sourire bizarre, entre la dépitée et la diabolique)
R : « Non, justement, on est adultes, et... »
M : « ...On a décidé de coucher en ensemble ?... »
R : « Bon je me tais, lâche toutes tes suppositions, je t’arrête à la bonne... » et elle rit ! Mais, elle me nargue !!
M : « Bon Ranou, là j’arrête de faire bonne figure...Accouche ! »
R : « Je sais que t’as flippé... mais on s’est juste embrassés dans un moment d’égarement qui s’est arrêté, certes dans ma chambre, et à ta grande surprise, endormis. Chacun d’un côté du lit. Plus « amicalement » que jamais. »
M : « .... »
R : Arrête ta parano, je sais que tu es possessive à en mourir, mais ce que je me demande, c’est si tu m’en veux à moi, d’avoir embrassé ton meilleur ami ou si tu en veux à Lyès d’avoir embrassé ta meilleure amie ? » Et elle rit...
Soulagée, je respire enfin ... elle prend ça tellement à la légère, que c’est clair qu’il n’y a pas à chipoter.
Je ris aussi.
On sort dîner toutes les deux, et Lyès nous rejoint... ils n’ont pas l’air plus complices que d’habitude ou plus distants. Tout à l’air si normal.
Il nous propose d’aller boire un truc quelque part et nous demande s’il peut dormir à la maison parce qu’il a besoin d’internet et que chez lui, la connexion est dead !
Là, je les regarde tous les deux... et je dis « Oui, mais à une condition, c’est que tu arrêtes d’embrasser mes amies... »
Il éclate de rire et me dis... « Complexée... »
Et Rania me dis, « Non ce soir, je te le laisse... enferme le dans ta chambre et garde ta clef au cou... pour être sûre qu’il ne sorte pas »
Ça finit dans un rire général, interrompu par la sonnerie de portable de Rania.
R : « Allo ?... Oui,... Ah bon... Ok... J’arrive, dans 10 minutes... à tout de suite»
L : « Tu nous quittes ? »
R : « Oui, ne m’attendez pas... »
Et c’est avec une grande tristesse/peur qu’elle a dit ça... comme si elle allait vivre une épreuve difficile. Je n’arrive pas à me retenir.
M : « C’est lui ?... tu n’avais pas décidé de t’éloigner ?... Tu te fais du mal... »
R : « Je dois y aller... »
Elle nous donne un bisou chacun et elle s’en va. Du coup j’ai demandé à Lyès de rentrer. On a parlé longuement de cette relation avec un homme marié qui n’a pas l’intention de divorcer. De la souffrance de Ranou, et de la notre. Comment réagir dans une telle situation. Comment la conseiller ?
On s’est vautrés tous les deux dans le divan. « Lyès tu m’aimes ? » ... « T’es qu’une peste, ultra narcissique, jalouse, possessive, manipulatrice et perverse... mais je t’aime » ... « Pourquoi vous vous êtes embrassés ? » ... « Elle avait l’air de manquer d’affection »...