La peur

Publié le 10 septembre 2009 par Louloute01

Le temps est à la peur. Une rentrée sous le signe de l'angoisse : crise, grippe, tel est l'avenir que chacun trempe dans son café le matin. Et puis la fin de l'été, le retour du quotidien, plus bronzé mais pas plus gai et déjà la tête dans les dossiers.
Impossible d'ignorer l'ambiance. Si je reste persuadée qu'on nous agite le fantôme de l'épidémie pour nous garder maléables et disciplinés, je ne peux nier que mon propre avenir s'obscurcit.
La peur vous glace, vous gèle sur place. Elle vous paralyse, vous domine, vous maitrise...
J'en ai assez d'avoir peur, j'ai l'impression d'avoir eu peur toute ma vie. De tomber, de me briser, de rater, d'échouer, de décevoir, de ne jamais être assez bien.
Il est temps de prendre sa vie à deux mains, le courage en bandouillière. De se lancer car finalement seul le premier pas coûte. Lorsqu'on laisse la terreur guider nos choix, ils sont forcément mauvais et amers.
Alors tant pis, je pousse les portes, je pense à voix haute, je laisse de l'espace, je fais de la place. Et si je chute, si je dois jeter avec rage cette brosse à dent que tu as laissé en gage de ton interêt, si je dois regretter d'avoir voulu cette vie, j'aurai vécu d'y avoir cru, de l'avoir voulu.
Si j'ai peur demain de vivre c'est que déjà je ne vis plus.
Alors je la saisis par le col cette peur, je la regarde droit dans les yeux, cette peur que je nourris, que j'ai eu le temps de couver et de bien examiner.
Elle biaise, sournoise, avec son sourire enjôleur de celle à qui on n'échappe pas. Mais je l'ignore et l'étouffe, la domine, la surplombe. Tel un phénix elle renait chaque jour à l'aube et chaque jour le combat reprend, infini et multiple.
Aucune faiblesse ni temps mort ne peut être toléré, au risque de la voir s'engouffrer dans la faille.
Ma vie sera celle qu'elle doit être et toutes les peurs du monde n'y changeront rien.