Hier, 09/09/09 (mais quelle idée de sortir un jour pareil ?), vers 16 heures, un quidam rentrant chez lui qui circulait à vélo sur l’avenue où il habite, suite à sa roue avant prise dans un rail du tramway, s’est fait violemment agressé par le macadam qui jusqu’ici l’avait toléré pacifiquement. Le quidam, relevé par des passants obligeants, a révélé par la suite qu’il n’avait pas vu venir le coup et que la noirceur du goudron a paru se précipiter sur lui comme une nuée de corbeaux sauvages dans un film de Hitchcock. Les riverains, dont en particulier de paisibles consommateurs installés en terrasse du café « le Touquet », ont déclaré avoir été choqués par la violence de l’agression de la part d’un macadam qui pourtant jusque là avait été l’objet d’une attention soutenue de la part des pouvoirs publics. Compatissants, ils ont allongé la victime dans un bac de fleurs odoriférantes en attendant l’arrivée des pompiers, lesquels ont mis à l’abri l’autre responsable de l’incident, qui était le vélo lui-même dont la roue avant était vêtue d’un pneu ridiculement mince pour un parcours en ville. Quant au quidam, il fut gentiment réprimandé pour son absence de casque, et pour la peine, dut faire un petit séjour à la clinique la plus proche afin de se faire recoudre une arcade béante qui l’avait jusqu’ici empêché de froncer les sourcils face à un si navrant spectacle. Quant au rail du tram, impavide, il reste en place.
Le rail