Benoît XVI a évoqué aujourd'hui durant l'audience générale saint Pierre Damien (Ravenne 1007- Faenza 1072), un moine qui soutint ardemment la réforme de l'Eglise engagée au XI siècle par la papauté. Orphelin jeune, il fut adopté par son frère aîné, qui lui assura une solide formation juridique et littéraire. D'abord enseignant, il rédigea ensuite plusieurs ouvrages avant d'être appelé à l'idéal monastique, devenant moine. A l'ermitage de Fonte Avellana, dédié à la Ste.Croix, il s'intéressera au mystère chrétien par excellence, auquel il consacrera grand part de son oeuvre. Pierre Damien écrira que "nous devons toujours voir dans la Croix l'acte d'amour suprême de Dieu envers l'homme, source de son salut".
Pour soutenir la réforme de la vie érémitique, saint Pierre Damien rédigea une règle réaffirmant l'esprit de rigueur de ce qu'il "était pour lui la perfection de la vie chrétienne, le sommet de toutes les formes de vie, car le religieux, enfin libéré des obligations du monde et de son propre moi, reçoit les prémices du Saint Esprit, car son âme s'unit au céleste époux… Ceci vaut aussi aujourd'hui pour nous, qui ne sommes pas ermites et moines, car il faut savoir rester en silence pour entendre en nous la voix de Dieu…et apprendre dans la prière et la méditation la Parole de Dieu et le chemin de vie". Pour ce théologien médiéval, a ajouté Benoît XVI, "la communion avec le Christ crée l'unité de l'amour entre les chrétiens… Pierre Damien a développé une forte théologie de l'Eglise communion…où le service de chacun devient expression de l'universalité… Son image idéale de l'Eglise ne correspondait certes pas à la réalité de l'époque. Mais il ne craint pas de dénoncer la corruption du clergé et du monde monastique, et en particulier la pratique du pouvoir de conférer l'investiture aux offices ecclésiaux". Contre cet abus, il abandonna le cloître en 1057 pour accepter le cardinalat, "entrant ainsi en collaboration directe avec les Papes, dans une phase difficile de la réforme de l'Eglise. Dans cette charge, il entreprit de nombreux voyages et des missions avant de revenir dix ans plus tard à la vie religieuse, continuant toutefois à servir la papauté. Il mourut au retour d'une mission de réconciliation entre l'archevêque de Ravenne et Rome".
Saint Pierre Damien, a conclu le Saint-Père, fut en tout un "moine", vivant selon des principes d'austérité que l'on pourrait considérer de nos jours comme excessifs. "Il oeuvra afin que la vie religieuse propose une témoignage vivant du primat de Dieu et un appel à la sanctification de tous, loin de tout compromis mondain. Il s'investit totalement, avec grande cohérence et grande sévérité, dans la réforme grégorienne, plaçant toutes ses forces, physiques comme spirituelles, au service du Christ et de l'Eglise".
Source :Vatican VIS 090909 (470)