Magazine Journal intime

Journal du silence VIII (récit)

Publié le 10 septembre 2009 par Lephauste

Il avait raison le cleb's, assez digéré. mais au fait ça me faisais souvenir qu'on avait rien clapé, l'autre et moi. Même au moment de la cervelle et des abats on avait pas réclamé notre part. Anthropophages, même pas. Les chiens l'avaient curée la vieille, sauf la crinière, façon Michelle Torr et les dents plaquées or et tartre. On aurait pas dit à les regarder ordinairement manger leurs biscuits phosphatés. Sacré fourchette ! Ces argentins, la viande, la milonga, les généraux, le foot ball plus deux ou trois autres gâteries nationales comme par exemple la guerre de las Malvinas vous faisaient une grande et belle nation. Respect me fis-je à moi même dans un garde à vous intérieur devant le Cabildo de mes souvenirs.

Space commença à grogner, le GIGN serrait les rangs, l'audimat reprenait du poil de la bête, La caméra, qui depuis la reprise des hostilités faisait comme on lui avait appris à Rolland Garros, des allers et retours, nous maintenait, mon pote et moi, en plan serré. Depuis dix minutes un quart d'heure, on jouait fond de court. Tsac ! Dans ton pif ! Tsac !  Sur la nuque ! Tsac ! Ah celle là, ratée ! Tsac ! et une pour Pasqua ! Tsac ! Et une pour Longuet ! Tsac ! Celle ci pour Sarko ! Tsac ! Celle là sur les esgourdes, coup double et prise de service ! Défi encourageait son morveux en couinant à chaque retombée de tarte à cinq doigts. Vas-y mon grand qu'elle semblait lui dire, sinon on sera jamais rentrés pour la patée. C'est vrai il commençait à se faire tard, j'osais pas imaginer la tête de la patronne rentrant après que son boxeur lui ait fait faire le tour du ring en Quinze reprises. Fallait en finir, qu'ils nous collent au dépôt et qu'ils relâchent les chiens sur la présomption d'innocence. J'ai confiance dans la justice de mon pays. Et Tsac celle là était pour Brice. Ca serait pas celle de Brice la péruque. L'accessoiriste jouait son va-tout. Quand il vit que le chien se sscouait les puces sur le canapé, mon pote sentit le vent tourner, ce qui l'empêcha pas de me demander si par hasard ce putain d'enflure de chien puant de la bouche pourrait pas aller s'ébrouer ailleurs, Space lui lança un regard bref, qui calma le jeu.

- Je vais tout vous expliquer monsieur le commissaire. Il se dégonflait pas. Il s'était approché de la table de maquillage où l'animateur, des kleenex TM accrochés tout autour de son col, façon mignon, bilboquet, dague et duc de Guise, se faisait repoudrer par une fille à qui tout le monde disait qu'elle ressemblait à Miou Miou dans les valseuses (j'ai pris mon pied !!!! Saloooope !), la maquilleuse. Il lui avait collé ses grosses pattes sur les épaules et tentait la médiation, l'autre coulait comme un ulcère dans un nuage de talc. Alors voilà, mes amis, ma vieille mère et moi étions partis faire un tour en Polo quand tout à coup ce cher vieux Monpote, l'autre là, s'est mis à sangloter comme un veau. Sa mère venait de tailler avec Eddy Mitchell, sur la route de Memphis. Il s'en sortait, l'impro parfaite. De vieux amis, une chienne libidineuse, une Polo, lui, et une histoire d'amour qui finissait bien. La scène de crime se changeait lentement en tournez manèges, Mabrouk jetait son horrible défroque de berger allemand de la deuxième guerre mondiale et nous revenait tout auréolé de fraîcheur propre, d'une Argentine qui aurait chassé tous les nazis. Ce dogue avait du Borges en lui, Martin Fierro pouvait être fier, Sucre fondait, Platero hihannait dans la cordilière. Le rapprochement entre les peuples s'effectuait sous les yeux éberlués de la France entière ... ment rivée à son émission, à SA scène de crime, à elle toute seule, pas touche ! Le standard débordait d'amour, Debord était bien mort. Mais il parle votre chien ? Le chef en chef du GiGN ôtait sa cagoule en peau de Spiderman. Et on pu voir que c'était un homme comme tous les autres flics de la chaîne qui payait fort cher de vraies forces de l'ordre et ainsi les aidaient à se faire une image sociologiquement viable pour les intellectuels.

-Je ne suis pas le chien de monsieur, ce poète, ce va nu à tout des pieds, ce propre à rien, ce ... Il me démolissait le portrait en passant, je ne pouvait pas lui en vouloir, je l'avais quand même convaincu que la petite main bleuie dans le sac en plastique, c'était la dépouille du grand Schtroumpf abandonnée par sa vieille tante Gargamelle. Tant mieux tant mieux se rengorgea le commissaire, avez vous pensé à votre avenir ? Non il y avait pas pensé, oui il allait falloir rentrer, non la mère à mon pote était pas morte, oui le canari s'était fait décapiter par le ventilo bleu layette qui ventilait au dessus de l'étagère à livres. Les techniciens commençaient à remballer la quincaille, ça sentait à nouveau la beuh. Encore une émission de télé réalité qui surpassait la fiction. Non Monpote serait pas l'auteur d'un best-seller intitulé : Comment j'ai pas buté maman. A ce moment là un poème m'est venu, comme ça, un vrai miracle de la télévision. Un poème sur les canaris, quelque chose qui commençait, je me souviens par : Dans la verdure fragile du tendre bourgeon, souvent thon voit ...


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