Etre un demi-dieu n'est pas une chose si facile, cela m'est arrivé
subitement, enfin, subitement si je puis dire car il a bien fallu
patienter quelques millénaires avant d'arriver à ce résultat.
Nous sommes donc en l'an 5247 ou à peu prés, il parait que les humains
ont laissé tomber la téléportation depuis longtemps, les gens ne
réapparaissaient pas à l'autre bout ou quand ils réapparaissaient ils
étaient deux ce qui pouvait présenter quelques inconvénients dans la
vie de tous les jours, partager le lit conjugal une nuit sur deux ou
bien partir en vacance à l'étranger une année sur deux n'ayant à
disposition qu'un seul passeport valide.
Néanmoins les avantages
étaient présents, aller au travail un jour sur deux, commettre un
cambriolage tout en ayant un alibi infaillible.
La
population sombra petit à petit dans un chaos indescriptible tant et si
bien que le 5 juillet 2145 par décret, la téléportation fut abolie et
la société GLOBE démantelée,
quoiqu'elle soit devenue une puissante société secrète militant pour
l'éradication de Dieu de la surface de l'univers.
Les scientifiques ayant participé de peu ou de loin à la mise au point
de la téléportation et ce jusqu'au 6ème niveau de parenté ainsi que
tous les voyageurs ayant fait le saut furent brûlés en place publique
afin de bien marquer aux esprits sur l'illégalité de la chose.
L'incendie dura 12 ans en continu, l'atmosphère était désormais
imprégnée de façon définitive par l'odeur de la chair calcinée.
C'est dans cette ambiance un peu morose et déliquescente que je revins
sur Terre par le plus malencontreux des hasards et sous une forme
non-mortel de surcroît.
J'étais homme et je pouvais les comprendre mais j'étais dieu également et je pouvais les dominer.
Fort de cette double expérience, c'est ce que j'entrepris de faire, il
faut dire que pendant 3000 ans je m'étais un peu ennuyé.
Je me mis
alors à chercher GLOBE, car GLOBE avait fait de moi ce que j'étais
devenu alors GLOBE m'amènerait à la domination totale de la planète.
Aprés tout il était peut-être encore temps de sauver la terre des
Alphans.
Plus de 3 millénaires étaient passés
depuis que Dieu avait révélé l'existence de la terre aux alphans, je
pensais alors la menace immédiate, mais il fallait bien se rendre à
l'évidence, Dieu à tout son temps, et son temps n'est pas le notre,
alors que maintenant c'est le mien comptant bien en profiter.
La domination de la planète m'intéressait moins que battre Dieu sur son
propre terrain je voulais l'humilier et en faire mon esclave, à vot'
service m'sieur, et pour cela il fallait que j'asservisse l'ensemble de
la population mondiale afin qu'elle me voue un culte sans égal.
Je pensais à cela le sourire aux lèvres me rendant compte tout à coup que tout ceci était vraiment improbable.
A peine eus-je le temps de penser à cela que je me retrouvai dans le
monde paralèlle de mon ante-moi, désormais fusioné, couché dans un
divan en cuir rouge, rouge foncé un peu passé il faut dire mais
dégageant un sentiment de bien-être indéniable.
Une voix s'éleva derrière moi :
"Parlez moi de votre enfance, quel est votre premier souvenir, aussi loin que vous pouvez vous rappeler"
Un petit homme en complet gris, montre à gousset à la poche laissant
pendre négligemment, mais néamoins avec beaucoup d'élégance la chaine
en or à la boutonière de son vestion, une courte barbe blanche et
ronde, un cigare à la main, me dévisageait avec un intérêt empreint du
plus grand détachement possible.
" - Qui êtes vous ? lançai-je, perplexe.
- Vous ne savez pas qui je suis ? ou bien vous ne voulez pas le savoir ?
- Ben, heu, non, je ne sais pas.
- Allons, allons ressaisissez vous un peu jeune homme.
- Mais, vous êtes... heu... Freud ? Sigmund Freud ?
- Bien entendu cher ami, où croyez vous donc être ? Vous me racontiez un rêve ma foi fort intéressant.
Vous vous êtes évanoui de toute évidence, voulez vous un verre d'eau ?
- Merci, oui, je veux bien, mais, enfin, vous n'êtes pas mort ?
- Ah non mon cher au risque de vous causer un choc, il faut pourtant
bien vous le dire, c'est vous qui êtes mort. Nous étions justement en
train de faire le bilan de votre vie afin de vous trouver la meilleure
affectation dans nos unités de repos éternel.
- Mais enfin, je ne peux mourrir, je suis Dieu quoi !
- Bien, alors votre affectation pourrait poser un problême. Voyez vous,
il n'y a qu'une place pour un type comme vous et ils sont déjà si
nombreux à vouloir celle-ci, que diable allons nous pouvoir faire ?
- Alors laissez moi repartir.
- Cela je ne puis voyez vous, j'ai des ordres tout de même, bon vous
allez rester dans cette chambre le temps que nous réussissions à
démélerla situation.
- Mais combien de temps cela va-t-il durer ?
- je ne sais, six mois, un an, plusieurs années peut être même, tout
dépends de vous mon jeune ami, tout dépends de vous."