Relativiser dans l’absolue noirceur des rénovations

On discutait Alex et moi l’autre jour, et on se désolait du fait que devenir propriétaire nous avait privé d’un don important : celui de relativiser.

C’est vrai. C’est fou comme l’achat d’une maison peut changer radicalement notre sens des valeurs. Un jour on se préoccupe du sort du monde, le lendemain on se fait du mouron pour son gazon.

Bon, je n’ai pas d’obsession sur mon gazon. Mon amoureux non plus d’ailleurs. (On laisse ça aux voisins.) Mais ma tabar&?%#$ de salle de bain m’occupe bien plus l’esprit qu’une petite pièce de 5 pieds carrés ne le devrait.

Alex et moi on s’est fait une règle : pas le droit de prononcer le mot en “S de B” avant d’aller se coucher ou au réveil. C’est difficile de s’y tenir (moi, ça me prend le matin; Alex, c’est le soir). Je fais aussi attention pour ne pas trop boire de liquide avant de dormir, parce que j’ai fait de l’insomnie plus d’une fois après une visite au petit coin en plein milieu de la nuit. Et après 3 mois, je peux officiellement dire qu’il n’y a plus de degré de séparation entre n’importe quel sujet et ma salle de bain. Peut importe ce dont il est question, je vais trouver le moyen de faire un lien et de ramener le sujet à ce qui me préoccupe sans cesse : ma salle de bain. Britney Spears dévoile le secret de son nouveau régime miracle? Tiens, un miracle, c’est justement ce dont j’aurais besoin dans ma salle de bain.

Bien sûr, comme je travaille à la maison (mon bureau est juste à côté de la salle de bain), je n’ai aucun répit.

Mais relativisons : mes déboires de salle de bain ont au moins l’avantage de me faire sentir plus jeune. Décidément trop jeune, stupide et naïve pour tant de responsabilités. C’est que ce n’est pas facile de défendre ses avoirs.

Heureusement, la lumière commence à percer à travers la noirceur de notre tunnel et à se rendre jusqu’à nous… je ne désespère pas.

Comme vous pouvez le constater, je vous ai rendu service en ne bloguant pas dans les dernières semaines ;)

Ce billet est intentionnellement flou, pour protéger les sensibilités (les miennes, en tout cas).