Magazine Journal intime

On peut plus être tranquille 5 minutes ?

Publié le 12 septembre 2009 par Wawaa

Apparemment, non. Où que tu ailles et quoi que tu fasses, t’as l’impression que tout le monde est là pour te culpabiliser. Oui mais tu comprends, c’est pour l’harmonie d’un monde meilleur qu’on te fait des tas de reproches.  C’est cela mais oui bien sûr. Et la marmotte ?


Aujourd’hui c’était le pompon. Ça commence par le patron. Je sais pas ce que vous en pensez vous, des patrons, je ne les mets pas tous dans le même panier, mais, je commence à croire qu’il y a eu un clonage de cas désespérés. Quand ça change pas d’avis toutes les demi heures, ça s’énerve. Jeudi, j’ai quitté le boulot à l’heure. Hé faut pas déconner, on m’a rajouté un rayon sans changer mon taux horaire, je veux rien savoir moi, je pars à l’heure, d’autant plus que si je dépasse mon heure, je ne suis pas payée, et même si on me le demande. Mais oui, toutes les heures sup que je me suis tapée au mois d’Août, les semaines à 38 et 45h, sur la fiche de paie, je ne les ai pas vues. Que dalle ! On m’a simplement dit « Vous allez les récupérer » et évidemment on m’a annoncé ça le lendemain, quand les paies étaient envoyées sur nos comptes bancaires. Bien, je m’étais dit, « si c’est comme ça, quand ils auront besoin de moi, moi j’aurais autre chose à faire ! ». Bah ouais quoi, tu te crèves pendant 3 semaines pour les arranger et quoi, t’es même pas récompensé ? J’ai pas besoin de vacances moi, j’ai besoin d’argent. Récupérer c’est bien quand t’as fait un après-midi, mais pas quand t’as fait 32h de plus dans le mois ! Bref, cette semaine donc, j’ai bénéficié d’une partie de mon temps de récupération : je n’ai pas travaillé mercredi, ni jeudi après-midi, ni vendredi et je ne travaille pas l’après-midi samedi prochain. Mais voilà le problème,  si je ne suis là que les jours de livraison et que 4h30 par matin, je ne peux pas m’occuper de tout ce qu’il y a à faire et forcément, jeudi, il me restait des choses prioritaires à finir avant de ranger la réserve et mes tas de cartons. Et c’est là que le bât blesse car il était hors de question pour moi de dépasser ne serait-ce de 5 minutes mon horaire. Et pourtant je suis quelqu’un qui ne rechigne pas au travail, bien au contraire. Mais voilà, j’en ai marre de bosser gratuitement, déjà que excusez-moi du peu, un smic à 30h par semaine ça ne dépasse jamais 1000 euros, alors DE LA MERDE ! On ne me récompense pas pour ma bonne volonté et mon travail ? On ne motive pas ? Et bien, moi, j’ai décidé que jouer la bonne poire et dire « oui oui » sans broncher c’était terminé. Jeudi, j’ai tout laissé en plan, en colère et je me suis cassée. Point.  Et quoi ? Ce matin on vient me le reprocher en me disant que « blablabla ça prend pas beaucoup de temps et que ça aurait pu être fait, que c’est mieux pour tout le monde, que c’est pas sympa » et que si jamais ça se reproduit on me fera revenir « Hors de mes horaires de travail pour le faire, l’après-midi ». Voilà, j’avais en face de moi, non pas une personne qui cherchait à comprendre les raisons du problème, - ou peut être les connait-il mais c’est bien mieux de terroriser le personnel-, mais une personne qui me parlait sur un ton manipulateur, culpabilisateur et qui proférait des menaces tout à fait illégales. Jeudi prochain, si je n’ai pas le temps de finir, il aura tout le loisir de se confronter au même problème, je le garantis. Et peut-être là j’aurais les couilles de lui dire ce que je pense. Même que je pense que je les aurais !

Je rentre chez moi, je m’assois devant mon ordinateur, me disant que j’allais pouvoir profiter d’un moment de tranquillité, quand soudain, le téléphone sonne. Mes parents n’étant pas là j’étais obligée de répondre. Parce que habituellement, étant  gravement phobique du téléphone et relativement asociale du téléphone également,  je ne décroche pas, vu qu’il y’a deux personnes pour le faire à ma place. Mais là, je n’avais pas le choix. Je décroche donc.


« Bonjour  (avec un accent étranger peu identifiable ).Je suis bien chez M et Mme xxxxx ? »,
« Euh oui ! »
« Est-ce que je peux leur parler ? »
« C’est leur fille là, ils se sont absentés »
« Ah vous êtes majeure mademoiselle Legrand ? »
« Euh oui ! » (mais pourquoi j’ai dit « oui » !?)
«  Nous sommes l’association blablablatrucmachin qui vient en aide aux personnes aveugles …. [là elle lit un texte, ça se sent à la tonalité de sa voix qui a changé et au contenu de son récit]»
« Je vois » (blague de mauvais goût, je sais ! )
« Nous éduquons des chiens pour les personnes aveugles »
« Ah »
« Je vais vous envoyer une brochure mademoiselle pour pouvoir choisir la somme que vous pourrez (et non pas « pourriez » vous remarquerez ! ) donner régulièrement en fonction de votre budget »
Ce démarchage malvenu par téléphone m’énerve un peu. Je lui réponds franchement.
« Nous ne sommes pas très riches madame, nous ne pouvons pas donner de l’argent »
« Oui mais mademoiselle, ce sont des petits enfants aveugles qui ont perdu leurs parents et qui sont seuls au monde et qui viennent frapper à votre porte »
« C’est triste mais je vous assure que nous ne pouvons rien faire »
« Oui mais mademoiselle, ce sont les petites rivières qui font les grands fleuves »
« Au revoir madame ! »


Clac, je raccroche. Alors si y’a bien un truc qui m’énerve, c’est le racolage des associations basé sur la culpabilisation. « C’est méchant de pas vouloir donner ton argent pour ces pauvres petits enfants ». Et tu crois que je le sais pas que y’a plein de pauvres gens sur terre ? Et tu crois que c’est nous, les ouvriers et employés peu cher payés qui doivent donner les seuls deniers qu’il leur reste tous les mois ? Si j’écoutais tous ces racolages, je passerai mon salaire en don pour association. Mais moi quand je sais que les associations en question paie de gens pour venir me racoler, je me dis franchement que j’ai autre chose à foutre que filer de l’argent qui n’ira pas forcément là où il doit aller. Et puis c’est quoi cette manie de culpabiliser les gens, est-ce qu’on ne  peut pas être cinq minutes tranquilles avec soi-même ?


T’façon moi madame, je peux rien te donner, mes heures sup sont pas payées… sinon je peux te filer le numéro de mon patron, il t’expliquera lui… quoique vous vous entendriez bien tiens, entre l’un qui dit « Quoi hé, 10 minutes de plus qu’est ce que c’est hein ? » et l’autre qui dit « Quoi hé, quelques euros tous les mois, qu’est ce que c’est hein ? »…

Quoi hé, 5 minutes de tranquillité, qu’est-ce-que c’est, hein ?


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