Magazine Journal intime

Sac : l’union sacrée.

Publié le 14 septembre 2009 par Kabotine
Sac : l’union sacrée.
Je rebondis sur le commentaire de Damien qui se demandait : «Pourquoi les femmes (et leurs ados de filles) aiment-elles tant les sacs? Qu'y a t-il de si extraordinaire dans un sac (à main)? Quant aux ados, on sait quand ça commence, mais on ne sait plus vraiment quand ça finit. »
Pourquoi les sacs femmes aiment-elles les sacs ?
Alors, première constatation, mon cher Damien, toutes les femmes n’aiment pas « les sacs », j’en connais qui s’en tapent comme de leur premier t-shirt. Mais pour ne rien vous cacher, je ne connais pas bien ce genre de femmes, je ne les fréquente pas, ou presque… manque d’affinités ? lol
Cela dit, je crois que toutes les femmes aiment « leur sac ». La durée de vie de celui-ci est variable d‘une femme à l’autre. Il y a celles qui gardent le leur, jusqu’à sa périclitassion, et le remplacent à regret après avoir repoussé les limites du sac jusqu’à la lie… Je pense à ma mère, qui tombe amoureuse d’un sac une fois par décennie, et le porte jusqu’à son évaporation… A ma belle-mère aussi… Comme quoi, l’addiction aux sacs au lieu de l ’amour de celui-ci, serait une question générationnelle, liée à la sur consommation sur communicative ? Pure extrapolation…
En écrivant la petite question là-dessus, j’ai d’abord tapé : « Pourquoi les sacs aiment-elles les sacs ? ». En relisant, j’ai corrigé, mais j’ai volontairement laissé le lapsus… Car voilà, elle est là l’explication : une femme est son sac. Du moins, le sac reflète ce qu’elle voudrait être… Et la communication des marques l’à bien compris.
Comment ne pas s’identifier se fantasmer en Kate serrant son Muse II devant la vitrine de Saint Laurent ? Ou à Gwyneth et son Todd, classicisme, allure à la Grace Kelly ? Voire aux starlettes des magasines qui parlent à ce que l’on voudrait refléter (en rêve, ou en cauchemar) ? Pour ma part, ce sont les photos mode d’une bloggeuse (désolée, je ne me souviens plus de laquelle) qui m’a rendu le Paraty obsédant au point de me mener inconsciemment jusqu’à faire mon shopping avec Lindsay Lohan… et repartir avec « mon » Paraty !
Le sac et la mère :
Psychologiquement parlant, le sac est le symbole de l’identification à la mère.
On y transporte la moitié de sa maison, dans son oversized Bag, ou le strict minimum dans sa pochette…
Alors au lieu de vous demander « comment ca va avec votre mère ? », jetez un œil à votre sac fétiche du moment.
Enorme ? Un manque à combler, besoin de vous rassurer en transportant la moitié de votre vie quitte à risquer la scoliose…
Riquiqui ? Heu… le stricte nécessaire à avoir sur soi, mais pas sûr que vos relations avec votre génitrice soient pour autant des plus équilibrées…
Je laisse toute fois ce débat ouvert, je manque de temps (et de motivation ? merci maman ?) pour approfondir mes recherches sur le sujet…
Le sac des ados :
Le cas des ados, est un cas typique d’identification.
Avoir un sac « de femme » fait de la jeune fille une adulte.
Il est de plus objet de frime et de convoitise. Avoir un sac « cher » et/ou rare case l’ado dans la catégorie de celles qui suivent la tendance, et qui ont trop de la chance d’avoir le sac qui tue sa race. Le sac marque l’appartenance à la caste. Et tant pis si elles ont toutes le même, à la couleur près…
J’hallucine régulièrement de voir devant certains lycées, ou facs des jeunes filles utilisant un sac à main en lieu et place de « cartable », chargeant leur sac de mille dossiers, et autres livres, y mettant trousses et stylos encre qui fuient, stylos bille qui marquent…
Drôle d’époque.
L’épineux cas des Bagaholics :
Au début des années deux mille, vers deux mille quatre, cinq, on a vu une nouvelle génération de shoppeuses apparaitre : les folles de sacs, des femmes capables de claquer un Smic, ou deux dans un sac. Et ce, sans aucune vergogne.
La grande période des it-bags, souvenez vous : Le Balenciaga Motorcycle, renommé City, le Dior Gaucho, le Paddy de Chloé, le Fendi Spy. Notez le « le » face au nom de chaque modèle. Ces sacs fabriqués au compte goutte, étaient convoités, jalousés, hystérisant les unes, anéantissant les autres.
Je me souviens du mari d’une amie harcelant la vendeuse du Printemps pour qu’elle lui « réserve le motorcycle en noir, dès réception des deux ou trois exemplaires attendus » pour sa femme chérie. Les listes d’attentes étaient interminables, seules les heureuses initiées avaient les modèles en priorité.
Je me souviens d’un courrier de Dior me proposant de réserver « mon » Gaucho dès avant même sa mise en boutique… Oui, bien sûr, j’avais craqué… L’un des rares modèles que je ne regrette pas.
Les it-bags étaient à l’époque un délit d’initiée. Puis, il y a eu les contrefaçons. On voyait sur ebay des dizaines de sacs en rupture de stock partout, mais en vente aux enchères à des prix bien plus chers que ceux exorbitants déjà pratiqués en boutique, et qui se vendaient !…
Puis, les marques ont compris qu’il valait mieux les vendre, leurs sacs… alors il y en a eu… partout !
Et au final, fake ou authentique, tout le monde a eu son it-bag au bras, à chaque coin de rue, de Saint germain à Sarcelles, de Versailles à Palavas… toutes les femmes se sont identifiées aux it-girls et autres starlettes. Et c’est devenu ringard. Game over.
Les nouvelles initiées :
Le glas du it-bag ayant sonné avec la prolifération honteuse de celui-ci (oui, un nouvel it-bag par mois, il n’y a pas de banquier qui y résiste, sauf celui de Madame de Rothschild, qui n’est pas Madame tout le monde.)
La femme modeuse se tourne alors vers des marques plus confidentielles, moins chères, plus créatives (quoi que… en constante augmentation, pas bêtes les créateurs !).
Buzz autour de Jérôme Dreyfuss (soupir…), Velventine, Brontibay… On aime les cuirs lavés, les clous chez Zadig, les paillettes reviennent chez Vanessa Bruno… Exit le sac à 2000€, nous sommes passés à l’ère des sacs à 400€… sauf que maintenant, il y en a cinq qui nous font envie…
Mais l’envie de multiplier les sacs, n’a rien avoir avec l’amour que l’on porte à celui-ci. Ce n’est plus un problème d’aimer les sacs en général, ou son sac en particulier, il s’agit d’aimer l’accumulation, la possession de ce qu’il faut(?) avoir… Un tout autre débat qui rejoint la perversion de l’acheteuse compulsive en quête de plaisir(s) – mais c’est un tout autre débat, bien sûr.
Allez pour finir cette note casse-gueule, trop vaste, et pas assez précise, je vide mon sac (du moment)...
Sac : l’union sacrée. (j'ai juste omis de vider les nombreux papiers, bonbons, notes, ficelles et autres bouts de chiffons qui se cumulent je ne sais comment au fond de mon sac... chuuutttt...)

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