Alors quand Aurélia m'a proposé d'aller écouter Jean-Louis Murat chanter son dernier album, j'ai dû aller chercher dans mon cerveau primitif pour retrouver les sens du verbe chanter et me rappeler que Murat n'est ni une pâte auvergnate ni une quelconque boisson filtrée à flan de volcan mais bien l'artisan chanteur qui s'arrêtait régulièrement dans mes oreilles depuis bien longtemps... 20ans, presque une amitié... Et quand j'ai dit oui c'était inquiet et me demandant si je pourrais encore me déplacer au milieu de ceux qui marchent debout sans forcément manger tout le temps.
Murat fait donc partie du jukebox de ma vie, ses refrains et ses mots ont accompagné bien de mes moments... Première rencontre avec lui et cet album qu'il allait jouer pour nous, juste pour nous, et que nous allions découvrir comme un inconnu qui nous arrête au coin d'une rue… Pas comme d'habitude, pas après avoir écouté et écouté l'album, pas s'être dit j'irais bien le voir, pas après… juste comme ça parce qu'il nous dit tiens écoute ça…
Jean-Louis Murat - Lady of Orcival (extrait)
Mais quand la porte du studio s'est refermée, nous d'un côté de la vitre, Murat de l'autre, je me suis retrouvé subitement replongé dans une de mes vies d'avant où le bruit des ronflements des amplis qui s'allument étaient encore plus quotidien que celui des poêles qui crépitent.
Et là Murat nous a envoyé son album, presque tout son album, et a posé quelques valises
Murat de retour de Nashville n'est pas de devenu Willie Nelson ni Norman Blake… heureusement. Il est juste revenu peut-être encore plus tranchant, encore plus profond, et il est là seul, à manier sa guitare, quelques fois nous donnant un peu trop de notes mais souvent juste déglinguant ses chansons pour qu'elles ne soient pas que des ritournelles qui s'envolent, mais quelque chose de plus poignant qui va nous accompagner plus que le temps d'une écoute… J'ai toujours aimé la pop qui s'abime à dépasser les mélodies pour aller explorer plus loin, et Murat est diablement à l'aise dans ces territoires… et puis il y a les mots, mais ça j'ai besoin du temps pour les comprendre et les savourer, j'ai besoin de l'album…
Au fils des chansons, j'ai donc suivit Murat lors de ce drôle de concert, de trace en trace, sans révolution, juste avec la sensation de retrouver quelqu'un en se disant, je suis content de te revoir et en précisant dans un sourire, tu as l'air d'aller bien… vraiment bien.
Pour le reste quand l'écho de la guitare se tait, je passe la tête dans le studio et il n'y est plus… une seconde je me demande s'il y était vraiment… juste le temps de l'entendre nous dire bon on va discuter un peu...
Le disque de Jean-Louis Murat sort le 21 septembre chez Via/Universal.
Mais pourquoi, et si je faisais ronfler mes casseroles comme des stratocastère… est-ce que je vous raconte ça…
P.S. : Je n'ai pratiquement jamais écrit d'article sans cuisine… mais l'envie de faire aussi autre chose… et cela se reproduira peut-être si vous me suivez aussi dans cette voie. Alors une expérience peut-être à suivre !