Je suis sortis, il pleuvait. Je suis sortis parce qu'il pleuvait et que ça ne sert à rien de guetter les rafales, à l'abri de rien, sous un toit. Le toit de la maison du départ. Il faut y aller, marcher contre le vent, accepter les gifles froides, les première de l'automne qui n'a pas encore de nom. sortir, aller, n'avoir l'air que de rien, personne qui vous accompagne, surtout personne, dans ces moments là. Y aller pour faire taire ce qui vous gifle à l'intérieur de la poitrine, ce soleil au plexus qui, quelque soit la position que vous adoptez pour oublier, dormir, vous fuir, continue de frapper la fenêtre battante de votre esprit nourrit d'inquiétudes meubles. Je suis sortis parce qu'il me fallait un souffle de plus pour allier les pluies tranchantes du dehors et le soleil radical du dedans. Faire se croiser la réponse et la question, au moins une fois. Une fois dans une vie d'homme, tenter au moins de le faire, une fois. Et recommencer, parce que vivre c'est cela, recommencer, sans faiblesse, faire se rencontrer ce qui fut la question, ce qui est l'attente, et ce qui sera la réponse.
Je suis sortis puis je suis revenu, mon soleil grelottait, la pluie dehors avait tout efacé et chutait comme l'ange en cataractes au fond des égoûts. Seul l'échos de la question subsistait, l'attente s'agrippait aux grilles de fonte et la réponse se reposait, légèrement, s'élevant, soulevant le ventre de mon aimée.
(pour Faustine)