Magazine Journal intime

J'ai testé "ménagère de moins de cinquante ans"

Publié le 15 septembre 2009 par Anaïs Valente

Aaaaaaaaaaaaaaaaah le fameux panier de la ménagère, tellement malmené ces dernières années avec l'arrivée du zeuro, la hausse du pétrole de l'essence du mazout de la patate de la frite du riz de la tomate du caviar du Ciné Revue du Gala du Voici et du chocolat belge et j'en passe.

ça fait des années que je suis inscrite dans cette boîte de marketing pour participer à des enquêtes.  Des années.  Passque, depuis que je sais parler, soit sans doute depuis la naissance, voire avant, vu ma bavardite aiguë déjà remarquée en maternelle, j'adore ce genre de trucs : répondre à des questions, tester des choses, donner mon avis sur tout et n'importe quoi.

Ainsi, lorsque je suis harponnée par hasard en rue par des enquêtrices, je dis quasi toujours "oui Madame, volontiers Madame, tout ce que vous voudrez Madame", ce qui m'a valu de goûter un cassoulet juste après avoir englouti une gosette (pour les français : je crois que ça se dit chaussons dans vot' hexagone), de donner mon avis durant plus d'une heure sur le packaging de pots de confiote, de tester des chips light à l'époque où personne n'en avait jamais entendu parler et de noter durant une semaine les détails les plus croustillants de la vie de mon lave-linge ... et je dois en oublier.

Mais dans cette boîte de marketing oùsque je suis inscrite depuis des années, je n'avais jamais été convoquée.  Passque je ne rentre jamais dans les critères : moi pas y'en avoir d'enfant, moi pas me laver les dents avec du dentifrice de pharmacie, moi pas rendre mon linge doux avec de l'assouplisseur (ou -ssant ?) en container de 100 litres, moi pas y'en avoir de chien, moi pas y'en avoir de mari, moi pas y'en avoir de tuture... et je dois en oublier (bis).

Alors, vous imaginez ma surprise lorsque, la semaine dernière, mercredi (ça se passe toujours un mercredi, comme un rituel immuable), après avoir répondu, d'une voix blasée, aux questions habituelles, m'attendant au refus hebdomadaire, j'ai entendu "et bien Médéme Valente, vous rentrez parfaitement dans nos critères, ça vous tente de venir jeudi causer de cartes de fidélité et gagner plein de sousous ?"

J'ai crié youpiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie et j'ai dit ouiiiiiiiiiiiiiiiiiii.  Quel honneur : faire partie du panel de paniers de la ménagère, ma bonne Dame ! 

Le jour venu, étrangement, j'avais plus envie de m'y rendre, mais plus du tout du tout du tout.  Mais le papier précisait bien "si vous avez un empêchement, merci de nous avertir de toute urgence".  Je ne pouvais décemment pas feindre l'indigestion ou avouer la crise d'angoisse pour y échapper. 

J'y suis donc allée, avec le même enthousiasme que Jeanne d'Arc devant son bûcher.

Et je me suis amusée.  Vraiment amusée.  ça sonnait un peu comme un retour à l'école, avec atelier créatif "inventons notre carte de fidélité idyllique" en prime.  L'animateur était super sympa, juste mélange de clown et d'homme d'affaires.  Les participantes étaient à l'aise.  Y'avait plein de sandwiches super mmmmmmmmmmmh à dévorer, puis du coca, puis du fanta, puis des chocolats. Et puis on a touché des sous, plein de sous, que j'avais dépensés anticipativement durant une chtite séance shopping, tant qu'à faire...

Je vous le dis.  C'est que du bonheur, d'être ménagère de moins de cinquante ans.



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