Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmesNi l'orgue ni la prière aux agonisantsOnze ans déjà que cela passe vite onze ans.Vous vous étiez simplement servis de vos armesLa mort n'éblouit pas les yeux des PartisansVous aviez vos portraits sur les murs de nos villesNoirs de barbes et de nuit, hirsute menaçantsL'affiche qui semblait une tache de sangParce qu'à prononcer vos noms sont difficilesY cherchait un effet de peur sur les passantsNul ne semblait vous voir, Français de référenceLes gens allaient sans yeux pour vous le jour durantMais à l'heure du couvre-feu des doigts errantsAvaient écrits sous vos photos Morts pour la France Louis Aragon (1955)