Rania est rentrée de son voyage « idyllique » en Italie, heureuse, il veut l’épouser... il veut divorcer...
Il lui a acheté une bague, chez un « Bvlgari » milanais. Ce n’est pas un solitaire, c’est une bague. Ce n’est pas le symbole d’un engagement (exclusif) mais d’un lien.
Elle est folle de joie. L’hôtel, la fiat 500, le luxe, les nuits d’amour, le temps passé ensemble, les grands restaurants, Venise, les masques vénitiens, le vaporetto... elle m’a parlé de tout ça, comme si, excitée comme une puce, elle rentrait de voyage de noces.
Elle me dit : « Je sens que ce voyage lui a donné le courage de prendre la décision »
Elle m’a ramené une broche, un petit masque vénitien « rose et or » et elle est allée dans sa chambre.
Je suis heureuse de la voir ainsi, mais un grand soupir m’a rappelé à combien de reprise, il a promis de quitter sa femme, combien de fois il a juré de lui dire, combien de fois il s’est senti prêt, et combien de fois il s’est dégonflé parce qu’elle est déprimée en ce moment, son fils est en pleine année scolaire, son beau père est décédée.... des raisons qui sont prépondérantes dans la balance face au sentiment d’abandon de celle qu’il dit aimer.
Le lendemain, j’ai été conviée à une réception pour l’inauguration d’un nouveau point de vente d’un bijoutier dont je suis une bonne cliente. Rania a été invitée, mais elle n’a pas voulu m’accompagner sans me donner d’explications. C’est le genre d’endroit où une femme qui n’est pas socialement liée (fiancée, mariée) doit s’afficher seule, même si l’homme avec qui elle couche est dans la pièce. J’y suis allée seule.
Il était là bas,( non... pas l’homme avec qui je couche :) ), Mr K. l’homme avec qui Rania couche, pensant se marier d’ici peu.
Il était avec sa femme.
Je m’ennuyais un peu, tout cet aspect cérémonial fini par me barber par moments, je m’assois mon verre cocktail kiwi citron (du pur bonheur) dans la main, et je me mets à l’observer.
Il est tout sauf malheureux en couple, il tient sa femme par les épaules, la présente fièrement, la regarde amoureusement, et elle... lui ajuste sa chemise, lui caresse les joues, le prends en aparté pour lui chuchoter des mots, qui ont l’air doux. Soient tout va bien entre eux... soit ce sont d’excellents comédiens.
Je pensais à Rania et je sentais que j’avais la nausée. Je lui envoie un sms « barbant, plein de diamants et de mecs chiants »
Elle me répond : « Perdue dans les chiffres, dois finir avant que mon boss me balafre, bien envie d’une gaufre, tell me si tu trouves une bonne offre »
Je me lève, une jolie bague attire mon regard, je suis debout devant la vitrine quand, « Mimi ? »
« Bonjour K. ça va ? »
« Et toi ? »
Bref, 3 salamalek plus tard :
« Rannou n’est pas venue ? »
« Non, et heureusement, non ? »
« ... »
Sa femme arrive,
« Chérie, je te présente Myriam, ..., elle est chargée de com chez K.Design. Nous avons eu a collaborer pour l’organisation du défilé qu’on a sponsorisé »
On a discuté 5 minutes de banalités, j’avais envie de mourir... non, de le tuer... non, de tout dire à sa gentille femme, ... de tout dire à mon amie qui souffre...
Que faire?