L'infirmier qui galope pour essayer de soigner tout le monde

Publié le 17 septembre 2009 par Dan
Le seul moment où j'ai pu m'asseoir 5 minutes à été le moment de la relève, ce matin.

Relève finie, je file vite préparer le monsieur de la 5 qui part au bloc dans 10 minutes pour sa thyroïdectomie. Ensuite, je me dépêche pour donner un calmant encore à la 6. Je reviens dans l'infirmerie, mais avant de pousser la porte, la 10 crie.

Normal, elle ne sonne jamais.

Je fais demi-tour. Elle veut aller à la salle de bain. Je l'accompagne. Elle rampe derrière son déambulateur, lentement. Je regarde ma montre entre deux pas. Je suis en retard. J'assis la 10 en face le lavabo et elle n'a pas le temps de me remercier que je suis déjà sortie pour faire une piqûre d'anticoagulant à sa voisine (profitons d'être dans la chambre pour essayer de gagner du temps et s'occuper de la voisine).

Je ressors de la chambre. Je file à l'infirmerie, préparer pour distribuer les piluliers dans toutes les chambres. Le pas toujours aussi rapide. Je ramène mes piluliers vides et je prends mon brassard de tension et mon stéto. J'ai 28 tensions à prendre!

Je bourre mon chariot de laxatifs, de calmants, de tranquillisants. Ce sont les médicaments qu'on me demande le plus souvent alors je dois toujours en avoir sur moi. C'est une règle d'or si je ne veux pas faire une dizaine d'allés-retours. Gagner du temps...

Image: Stéto sur l'épaule, brassard de tension sur le chariot. Les poches bourrées de laxatifs. Je déboule en courant dans les couloirs. Gare à ceux qui ne se poussent pas sur mon passage. J'écrase deux ou trois orteils au passage.

Mince! La perfusion du 12 s'est finie plus vite que prévu. Il sonne. Je lui met un bouchon et comme je sors de la 12, je reviens à la 10 qui à maintenant terminé sa toilette. Je la raccompagne jusqu'à son lit. J'ai troqué son déambulateur contre un fauteuil roulant. J'ai honte. J'ai choisi la facilité et d'habitude, je ne le fais jamais...

Je continue mes prises de tensions. Je donne des laxatifs à tour de bras. J'ai bien fait d'en mettre dans mes poches. Le téléphone sonne. Je décroche après avoir pris une tension et avant d'avoir préparé une perfusion. On me donne 3 résultats d'examens que je dois retenir pour la visite du chef, dans une heure. Mon cerveau boue déjà. La cadre vient me voir. Elle me balance mes changements de plannings sur les trois prochaines semaines. Je les marques sur mon bras gauche car mes neurones sont out.

Je n'ai pas le temps de finir mes tensions. Le 5 revient de sa thyroïdectomie. Je dois le surveiller, ranger un dossier qui ne ressemble plus à rien. Tout est en vrac. L'infirmier rangera...

Le téléphone sonne encore 5 fois et l'heure de la visite avec le chef arrive. Comme toujours, il faut tout abandonner pour suivre THE CHEF.

Je suis en retard...Pas le temps de boire le café, pas le temps de manger, pas le temps de faire pipi...

Ah mais je ne vous ai pas dit? Ma collègue n'est pas venue aujourd'hui, sans que je ne sache pourquoi. J'ai fini la journée.... sur les rotules!

Et tout ça avec un pied en moins. J'ai une tendinite que j'avais évoquée ici mais le docteur ne m'a pas arrêté.