De l'eau, rien que de l'eau (et des carreaux)

Publié le 18 septembre 2009 par Kabotine

« Un éléphant qui se baignait, se baignait… Vint une petite souris au bord de l’eau.
La souris à l’éléphant :
- hé toi sors de l’eau ! Hé toi !!! Sors de l’eau !
- … (non, mais qu’est ce qu’elle à celle là ?)
- Hé toi ! sors de l’eau ! oui ! toi, là !
- … (mais c’est à moi qu’elle parle ? ha… bon, pfft, ok je sors…)
- Bon ça va, c’est pas toi qui m’a piqué mon maillot !
Plop ! » [Désolée]

Je ne suis que fierté. Je ne suis que bonheur intérieur, réalisation, plénitude.
Domptés la peur, l’angoisse le stress. Je n’ai pas faibli, pas flanché.
A midi moins dix, je me suis habillée, j’ai pris mes affaires et d’un pas décidé j’y suis allée. J’étais un peu en avance et une foultitude de cartes vermeilles squattaient la porte… Doutes. Tant pis, j’y suis, j’y reste.
Entrée, vestiaires, douche symbolique, pédiluve, bassin.
Je pose mes affaires sur les gradins et avise un maître nageur : « Bonjour, je voudrais prendre des leçons particulières… pas forcément aujourd’hui, mais prendre rendez vous, fixer un jour, au fait, ça coûte combien ?... »
- C’est pour apprendre à nager ?
- Heu… non pas forcément apprendre, mais pour me motiver à venir, plus… (il a du se dire... bref, mieux vaut ne pas imaginer ce qu'il a pu se dire...)
- Je vais déjà vous regarder un peu avant de vous conseiller… et vous viendrez me voir pour qu’on discute quand vous aurez fini.
- … (gloup’s comment on fait déjà ?)

Assise sur le bord, je mets mes lunettes, coince mes cheveux, bonnet et saute dans l’eau…
Aller, retour, aller, retour, crawl, brasse, dos… aller, retour, aller, retour… crawl, brasse, dos. Au début essoufflée, je ralentis les battements, tire moins d’eau avec mes mains, me laisse glisser, m’allonge… retrouve le souffle…. Aller, retour, aller, retour… Les longueurs s‘ajoutent, se cumulent. Je commence à avoir mal aux bras, au cou, aux trapèzes… Tiens, je ne me souvenais pas qu’on avait des muscles à cet endroit là.
Cent, Deux cent, trois cents… cinq cent, mille… Cinquante mètres détente, et je sors de l’eau. Sur les gradins, je me sèche un peu avant de prendre mes affaires et de m’approcher des maitres nageurs.
« voilà, dis-je..
- On vous a regardé avec ma collègue… ca va…
- (je rougis et bafouille un truc proche du "heu woué"…)
- En fait, on ne va pas pouvoir vous donner de leçons particulières… En fait les gens que l’on prend à deux ou trois en leçons particulières ne savent pas du tout nager… Ceux qui nagent, comme vous, nagent en club…
- Oui, mais je n’aime pas nager avec les autres (je suis asociale, agoraphobe et ermite de surcroit…)
- Ce que je peux faire pour vous la prochaine fois où vous venez, c’est que je vous fais un programme sur deux mille mètres par exemple… et je vous coach un peu… s’il le faut on ajuste.
- Ha… oui… pourquoi pas…
De retour à la maison, je suis fière de moi. Fière d’y avoir été, déjà. Et fière d’avoir bouclé mon kilomètre en un peu plus d’une demie heure…
Quand mon cher et tendre rentre du labeur, j’exulte : « tu te rends compte, j’ai nagé un kilomètre, et il m’a dit que je nageais bien, et… etc … et… blablabla… et j’y retourne demain !
- Demain ? pourquoi faire ?
- Bin pour nager ! (je vais pas faire un tennis, on n’est pas dans le sketch de Pierre Palmade là !)
- Encore ?
- Bin oui ! si je veux reprendre il faut que je nage deux à trois fois par semaine…
- Pffft ! tu fais tout à l’excès toi ! Toujours à l’excès…
- Bin en quoi ça te gène que je nage ?
Trop tard, mon tendre et doux époux a le visage fermé. Peut être à cause de sa journée, peut être parce que son ordinateur refuse de démarrer, peut être parce que je me remets à nager ?
Charmante soirée … anyway.