# 67 — gentilchat de fortune

Publié le 19 septembre 2009 par Didier T.

 Je savourais sans le savoir mes derniers mois de célibataire épanoui. En toute jouisseuse quiétude méfiante je dépensais alors mes 29 ans, total désengagement politicosocial & joie de vivre individuelle, porté par un mental de silex ébréché du genre ‘désabusé d’à peu près tout sauf du principal: la vie elle-même, ses manifestations concrètes’. Je turbinais trop bien comme ça, parfaitement en phase avec mon organisme de jeune chien sur la fin des ébrouements sans compter, patachon semi-calmé dans mon HLM des montagnes à attendre que sonne le gong des 3o ans sans trop savoir ce qu’il en ressortirait... mais je restais rilaxe comme un futur-ancien-jeune qui a digéré ses erreurs successives, une à une, en réussissant chaque fois à modifier la trajectoire du raffiot sans subir d’avarie invalidante. Malgré quelques cafouillages plus ou moins traumatisants j’avais vécu une chouette décennie dont je ressortais entier, j’aurais pu soutenir sans grosse honte le regard du type que j’avais été à l’heure des choix de 2o ans —belle et bonne satisfaction, quand même. Évidemment, si ça avait été à refaire je m’y serais pris autrement sur quelques gros dossiers... mais bon, qui n’en n’est pas là?

 Le danger était derrière moi, l’aventure aussi forcément, je trouvais que je m’en tirais pas si mal, j’avais eu du bol et un peu de flair, j’avais à peu près su tenir ce qu’il fallait et lâcher le reste qui sinon risque de t’embarquer au fond avec lui, j’avais exprimé un peu d’ardeur à encaisser les coups de lattes et pas d’états d’âme à en donner quand il avait fallu, tout le monde autour de moi ne pouvait hélàs en dire autant. N’empêche qu’il était temps que ça arrive les 3o ans, je les attendais, je m’étais bien goinfré mais il y a un temps pour tout, j’étais fatigué de certaines choses et commençais à en désirer d’autres un peu plus pastel mais pas moins réjouissantes dans leur genre —peu de regrets, à peine plus de remords, je dormais très bien, la conscience ronronnante, encore quelques années à laisser glisser et je pourrais ouvrir une bonne bouteille à la mémoire de tout ce qui n’aurait jamais existé, avec l’espoir de décrocher en extraballe l’indulgence du gamin que j’avais été —mais non, aucune mansuétude escomptable de la part de ce petit coyote, encore aujourd’hui je reste pour lui un traître à sa cause, une saloperie de repenti passé à l’ennemi, une lavette compromise, un cancrelat aux cheveux qui blanchissent doucement, il a toujours autant honte de moi... car pas plus hier qu’aujourd’hui ce môme n’accepte de comprendre la complexité des choses, les motivations des gens, et c’est à craindre qu’on nous enterre tous les deux comme ça, ensemble, à moins que sur ma fin je redevienne un peu comme lui si les circonstances devaient m’y contraindre —j’espère que non, mais... qui sait?... l’avenir reste aussi mystérieux que fut le passé en son temps, c’est perturbant. Enfin bon... aujourd’hui ce n’est plus ce morbaque qui porte le galon dans la tour de contrôle, c’est moi... alors va jouer ailleurs avec tes marrons, ô blondinet nietzschéen, tu sais que depuis un moment chez nous c’est Aristote qui tient la barre.

 29 ans... bientôt j’allais prendre ma carte d’électeur, voter au centre pour l’Europe d’aujourd’hui et de demain, essayer d’économiser un peu de sous, devenir un vrai adulte responsable, me mettre en ménage avec celle qui dix ans plus tard m’a dit “je t’aimerai toujours”. Dans ce que je pouvais encore craindre d’un peu virulent il ne restait donc guère de dangereuse que l’abrasive nostalgie, je la tenais en respect au bout de mon fouet —au premier geste de sa part, je la coupais en deux... et le temps qu’elle repousse ça me faisait des vacances de quasi-trentenaire. Paré pour mettre cap sur le futur.

 Mais pour l’heure, le crépuscule de ma vingtaine je le passais en compagnie de Hank.

# 67 — GENTILCHAT DE FORTUNE

 Hank était un greffier de gouttière, dos roux et ventre blanc, poil raz... un matou pure race cosmopolite issu de croisements internationaux multiséculaires au gré des errances de ses ancêtres, fruit d’incomptables pulsions félines de Brest à Varsovie. Bref, un ‘européen convaincu’. Il était né dans le ranch de mes parents, grands pourvoyeurs de moustachus à griffes rétractiles.

 Hank, je l’avais récupéré tout jeune chaton après la douloureuse disparition de son prédécesseur, Seanig, le Rouquin Fou, qui avait fini croqué par l’Empire du Milieu au fin fond du Jura, mais c’est une autre histoire. Comme chaque chat, Hank était unique. Et c’était un Grand Seigneur, l’archétype du flibustier à quatre pattes. Quand je ferme les yeux je le revois en toute majesté, étalé le long de l’accoudoir du fauteuil, regard calme, puissance tranquille, gestuelle mesurée, les coussinets dans un état d’usure remarquable —fort avec les forts, faible avec les faibles.

 Il était costaud, coriace, baroudeur... et sympa. Un œil de reptile, une démarche chaloupée, le coup de griffe mesuré mais ravageur. La classe. Un supermatou, un modèle dans l’existence. Un vrai pote, dont la vie m’apparaissait plus précieuse que celles de bien des humains que je croisais. Hank et sa force débonnaire de bête de castagne qui ne crache pas sur le coussin. Hank qui partait des jours entiers pour revenir tout maigre, griffé de partout, des encoches sur les oreilles, le pif zébré, parfois une patte en vrac, les coussinets râpés voire sanguinolents... mais l’air d’un conquérant ayant conquis. Au retour de ses virées qu’on imagine épiques il croquait un bout avant d’entamer un roupillon de 36 heures quasi-non-stop, puis dévorer au réveil une boîte entière de bouffe industrielle. Lui qui semait sa terreur partout redevenait un vrai chaton avec moi. Un régal. Vraiment, un ami. À la maison il n’avait pas à se méfier et il le savait, ça devait le reposer, le rassurer de savoir qu’il possédait une assise solide, fiable, avec moi. Et on se parlait tous les deux. Je lui racontais des choses que je ne voulais confier à d’autres. Je lui posais des questions, je lui demandais conseil. Quand il voulait il me répondait et je comprenais tout ce qu’il disait (mais c’est sans doute aussi parce qu’à cette époque je consommais encore un peu de substances prohibées, dernières trainées de la queue de comète de ma vingtaine).

 Hank avait tous les droits chez moi, il n’en abusait pas. Il vivait sa vie, moi la mienne, et souvent ça se conjuguait.

 Mais il avait aussi sa face sombre, le Hank. Pédophile décomplexé que j’ai chopé au cul de sa fille même pas âgée de trois mois, Victime —qui a d’ailleurs à cette occasion reçu son nom de baptême, si je puis dire. Ces drôles de rapports père/fille se produisirent à l’époque où ça causait beaucoup de “l’affaire Dutroux”... alors suite à cet épisode de mauvaises mœurs il s’en est fallu de peu que de Hank il devienne Marc, mais le nom n’a pas pris, il est resté Hank.

 Il a quand même changé de nom une fois, pour un truc étrange. Toute sa vie, Hank a adoré le jambon. Bon. À chaque fois qu’il était là, quand j’en mangeais il avait droit à un bout de la tranche et ça le rendait comme un ‘jeune premier’ le soir où il reçoit le ‘césar du meilleur jeune premier’, c’est dire. Mais un jour, sans rien qui aurait pu le laisser présager, Hank a refusé le bout de jambon que je lui proposais et m’a regardé comme s’il m’accusait de lui fourguer du poison. Bizarre. Pourtant il n’avait pas été malade à cause de ça puisque moi non plus et qu’entre mammifères à égalité on mangeait le même. Alors je me suis roulé un trois-feuilles, posé des questions. Et j’en suis arrivé à la conclusion que Hank avait dû rencontrer Allah. Pas d’autre explication. Alors je l’ai appelé Mustapha et j’ai pensé à ce que ça allait changer dans sa vie quotidienne. Bon, la polychatterie il pratiquait déjà, pas de souci. Pour le jambon ça s’annonçait plus dur mais il avait l’air motivé. Alors je lui ai demandé quand c’est qu’il partait pour la Mecque, histoire de revenir haji. Il m’a miaulé: “chien d’infidèle!”, c’est pas sympa de sa part... et pas malin non plus d’insulter la main qui ouvre le frigo. Après, je lui ai expliqué qu’il allait devoir se faire circonciser. Ça lui plaisait moins, une opération d’autant plus douloureuse que Hank, comme tous les matous à zigounette en périscope, n’a pas de prépuce. Alors il a réfléchi deux minutes puis m’a demandé un bout de jambon et je l’ai à nouveau appelé Hank en finissant de tirer sur mon cône, vraiment de la bonne cette semaine —l’authentique beuh biologique des petits producteurs indépendants c’est sans commune mesure avec le shit ultralibéral coupé et recoupé de saloperies à chaque intermédiaire, et vive le petit commerce de proximité.

  — “Y’en a trois grammes de plus, j’te l’laisse?”

  — “Bah... au diable les varices!”

 Hors période de vadrouille Hank était plutôt casanier, pas trop le genre à errer sur le parquigne comme un djeunzz désœuvré en survêtement qui lutte contre le fachisme. Il glandait dans l’appart’, comme un djeunzz puni par sa mère pour avoir un peu trop lutté contre le fachisme. Il mangeait des feuilles de cannabis, c’était trop marrant. D’ailleurs j’ai mis un moment avant de comprendre pourquoi dans mes plans il n’y avait jamais de feuilles en bas contrairement à chez les copains. Ça devait lui faire de l’effet, je suppose, vu qu’un chat c’est d’ordinaire pas trop végétarien, pas trop adepte de la salade libanaise sans vinaîgrette.

 Et puis il était jaloux, c’était surprenant. Quand une gente damoiselle me faisait l’honneur et l’avantage de sa présence en mes murs, il n’aimait pas. Plusieurs fois il est venu se poser entre-nous sur le clic-clac à des moments pas forcément favorables, “oh! j’suis là moi aussi, c’est chez moi ici”. En général les filles ça les faisait rigoler la tronche du Hank contrarié, son regard ‘gardien de la pureté’ —et c’est toujours bon de faire un peu marrer une demoiselle qui vient vous voir avec plein de bonnes intentions, ça détend. Les filles elles disaient que je vivais en couple avec un chat, ce genre de réflexions finalement plutôt pertinentes. Mais il y en avait une en particulier de mes copines qui détestait ça, le Hank qui s’interimpose dans le clic-clac. Elle trouvait ça dégueulasse, limite-malsain. Elle était trop bien cette fille alors tant pis pour les susceptibilités de mon Hank, quand elle venait me rendre visite je le foutais dehors, il savait très bien pourquoi, ça le rendait furieux. Je le chopais gentiment et en le giclant à l’extérieur je lui chantais un peu de Bashung (“Fan” —pour les jeunes générations, l’écoute de cette chanson je vous la conseille dans sa version “live ’85” avec ses ambiances à la Willy DeVille qui nous a quittés prématurément, du moins si l’on fait abstraction de l’état de ses veines). Alors quand ma copine arrivait je sortais sur le parquigne avec mon Hank dans les bras et je lui chantais à l’oreille:

“elle partira un d’ces soirs

sul prospectus ça disait ‘provisoire’

excuse-moi partner...

excuse-moi partner...

excuse-moi partner...”

 Et je posais Hank sur le goudron, il se tirait en pignant comme une ‘chienne de garde’ qui se serait fait enfiler un gros piment dans le trou de balle par un torero à l’entraînement, ¡ole! —amies féministes je vous en prie, un peu de retenue avec le piment anal, à cette heure de grande écoute des enfants vous regardent. Ah ce Hank, quel misogyne... c’est à se demander s’il ne nourrissait pas un peu à mon endroit des pulsions anthropophiles, mais malheureusement pour lui il n’était pas membré en conséquence donc la question ne s’est pas posée, je n’aime pas trop qu’on me chatouille le nombril en vain.

 Des fois quand même, il devait en avoir marre de glander dans l’appart’ comme un ziva sans pour autant se ressentir tout de suite l’envie de repartir en piste alors il allait prendre le soleil sur le parquigne, comme un p’tit vieux. Un coup, ça sonne à ma porte. Je vais voir et je tombe sur un voisin qui me dit:

  — "Vous ne pourriez pas rentrer votre chat, mon chien ne veut plus avancer."

 "Votre chat", "mon chien", pffffff. Ça ne servait à rien d’expliquer, j’ai bien vu. Ce qui m’a fait rigoler par contre c’est bien sûr la situation. Surtout quand j’ai vu le Hank allongé sur le paillasson de l’immeuble, le corps au repos et l’œil aux aguets. Alors je suis sorti et là à deux mètres de Hank, tout tassé sur lui-même comme une énorme carpette détrempée, un molosse genre berger des Pyrénées, tétanisé à la vue de ce rouquin de cinq kilos qui lui barrait le passage. Je suis resté bête, puis avec un gros sourire j’ai regardé le voisin qui avait l’air aussi accablé que "son" clebs... J’ai appelé le Hank qui m’a suivi comme un samouraï, sans condescendre à salir son regard sur ce monstre poilu qui manifestement avait dû expérimenter dans le passé le coup de griffe sur la truffe. Et il est parti se coller sur notre fauteuil préféré, Hank, relax, les pattes avant repliées sous le plastron, finir sa sieste là où il ne gênerait plus le passage de pauvres toutous paniqués. Le fauteuil et Hank, c’était grandiose. Son domaine, sa base arrière. Ce qui me plaisait le plus c’était le “c’est à moi, ça”, sa manie de faire plusieurs fois le tour du fauteuil à chaque fois que j’y calais mes petites fesses de fatigué de naissance —ces occasions étaient et sont d’ailleurs toujours nombreuses, mais maintenant il n’y a plus de Hank revendicatif pour manifester autour du fauteuil en réclamant la restitution inconditionnelle de ses titres de propriété.

 Car voilà, arriva ce sale moment où terriblement à mon insu je devins un misérable pavé de bonnes intentions. Mais on ne peut pas plus que ce que l’on sait, du moins dans nos agissements délibérés. Et on en sait souvent moins que ce qu’il faudrait, hélàs. Un tel aveuglement, je ne me le pardonnerai jamais. Jamais.

 Un jour, devant m’absenter plusieurs semaines de chez moi pour je ne me souviens plus exactement quelles foutues bonnes raisons, au lieu de laisser Hank se démerder dans son environnement de tous les jours j’ai décidé de l’emmener en pension chez mes parents à l’autre extrême du pays. Je savais pourtant qu’un chat vit sur son territoire mais je partais minimum trois semaines, ce qui voulait dire plus de vingt jours sans gamelle. Je savais que tout costaud qu’il puisse être, en le débarquant ailleurs que chez lui il tomberait sur la concurrence qui reçoit, elle, à domicile. Je le savais. Mais j’avais déjà fait le coup avec la Victime un peu plus tôt et ça s’était bien passé. Et Hank me semblait le genre à creuser son trou assez rapidement, quitte à devoir faire un peu parler le coup de patte. Je me disais que je le ramenais sur son lieu de naissance, qu’il allait retrouver les autres chats avec qui il avait grandi, je voulais lui épargner trois-quatre-cinq semaines sans autre nourriture que celle qu’il trouverait lui-même. Je raisonnais en humain. Pourtant... quand on est arrivé à destination et que je l’ai laissé sortir dans la cour j’aurais dû percuter, Hank qui était resté tout tranquille neuf cents kilomètres dans la voiture a direct grimpé dans un arbre. C’est le début, j’ai pensé, faut lui laisser le temps de s’adapter. Je suis allé le voir dans son arbre et je me souviens de ses yeux sur moi, ça disait "qu’est-ce tu me fais là, mon pote?". C’était limpide. J’aurais dû capter, et faire machine arrière. Bernique, j’ai cru que ça allait passer.

 On est resté boire un coup avec mes parents, discuter, manger un bout. Et on est reparti. Hank n’était plus dans son arbre, je me disais qu’il était allé repérer le secteur. À ce moment là, chez les parents sévissait une terreur féline du voisinage qui s’appelait Mitsubishi, qui flanquait des trempes à tous les chats. Plus tard, mes parents m’ont dit que ce soir-là ça avait chié un bon moment entre Hank et Mitsubishi, puis qu’il avait miaulé une partie de la nuit et qu’au matin, à leur réveil ils avaient constaté qu’il avait foutu le camp dans la campagne. Et on ne l’a plus jamais revu, le Hank, sauf moi dans ma tête. Ouais. J’espère qu’il a trouvé une gamelle et un coussin, c’est bien possible, monsieur a de la ressource et sait séduire, mais c’est pas sûr qu’il s’en soit sorti, il n’était plus du tout chez lui... et il y avait les renards, les chasseurs, les voitures, l’absence de base arrière où se reconstituer. Et je revois ses yeux quand il était dans l’arbre. Une fois de plus je te demande pardon, Hank, tu me connais, si j’avais eu le plus petit doute... Mais non, j’ai pas pensé, j’ai pensé comme un gros balourd d’être humain qui voit midi à la porte de ses habitudes. Par contre depuis j’y repense de temps en temps, et quand un peu plus tard j’ai lu cette phrase de Brassens, que je pourrais d’ailleurs reprendre mot pour mot à mon compte: "Je suis un peu comme les chats. Je suis assez sédentaire. Je n’aime pas beaucoup quitter la zone dite de sécurité, comme tous les chats. Ils ne peuvent pas dépasser une certaine zone au-delà de laquelle ils sont en danger"... quand j’ai lu ça, Hank, tu devines les yeux verts de qui j’ai senti me transpercer l’âme, de l’arbre d’où quelqu’un me miaulait: "qu’est-ce tu me fais là, mon pote?". Pour moi une mauvaise estimation des paramètres, pour toi une trahison de la confiance. Avec des conséquences pas nécessairement fatales, mais que je ne connaîtrai jamais parce que je ne le mérite pas. De tout cœur j’espère que tu as comme toujours sauvé ta carcasse, même si ce tour de pute que je t’ai joué sans le vouloir a dû te plonger dans bien plus féroce que ton ordinaire déjà musclé de pistolero né avec son artillerie.

 Quand il miaulait la dernière nuit chez les parents dans cet inconnu hostile où je l’avais injecté puis abandonné après deux ans de complicité d’acier, je sais qui il appelait. C’est pas très agréable d’y repenser. Je n’étais pas là mais encore aujourd’hui je les entends trop bien ses miaulements de cette nuit-là, je le vois devant moi, réfugié dans son arbre, "qu’est-ce tu me fais là, mon pote?". Et il a appelé longtemps cette nuit-là, il ne devait pas arriver à y croire. Que je lui fasse ça, moi, à lui. 

 Alors quand il a compris que je ne viendrai pas le sortir de là, Hank s’est tiré pour toujours et il m’a rayé de sa vie... comme on est obligé de faire quand on a été trop salement trahi par son meilleur ami.

***

 Le 16 octobre, des talibans sur mon plancher.

(Et s'il vous plaît évitez les commentaires, mes chers compatriotes, je pose ça parce que je l’ai dit mais je ne me sens pas trop à l’aise dans le rôle du fantôme —on se reverra l’année prochaine. Bonne route.)

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