En
neurologie, les jours et semaines passent mais je suis toujours coincée dans mon lit, paralysée! Mes nuits sont blanches, je ne fais que somnoler pendant deux ou trois heures. Médecins et infs s'en
inquiètent, et mon interne me propose un anti dépresseur léger, aux plantes, qui ne rend pas dépendant. Moi, je dis que ce qui m'aiderait, c'est qu'ils trouvent ce que j'ai et me soignent! Mais je
finis par accepter. On teste plusieurs somnifères aussi, mais aucun ne fonctionne: je ne redormirai qu'à mon retour à la maison!
Même avant l'anti dépresseur, j'avais un motal d'acier et un humour à toute épreuve, malgré le drame que je vivais! Après le passage de la grande cour, Warter explique que j'ai une inflammation de
la queue de cheval! J'avais appris la définition la veille à la radio, aux Grosses têtes, je coupe la parole et crie: "Moi je sais!" et explique que ce sont les dernières vertèbres de la colonne,
sous l'assise! La cour du Professeur s'esclaffe et désormais on attendra mes commentaires comme la blague du jour!
Mon moral tient le coup, je plaisante avec les infs et la kiné!
Mais il y a eu aussi les jours, et ils sont nombreux, ou après une nuit de larmes amères, j'avais du mal à me ramasser et à passer une journée! J'ai instauré un petit rituel: au réveil, état des
lieux, toucher le bassin, les jambes, les pieds, masser... Espérer un retour des sensations, de la mobilité...
La kiné m'ayant dit que les sportifs blessés récupéraient plus rapidement après une OP s'ils avaient imaginé mentalement keur guérision et remarche recourse, je devins un être encore plus mental,
projetant ma guérison et mes mouvements! Ca m'a permis de travailler, de tenir le coup, mais la récup tardait à venir!