Magazine Journal intime

Les mues

Publié le 19 septembre 2009 par Lephauste

On a beau, on a beau, on a beau jeu de faire des tours de pistes en ours bien lèché, de se dandiner là, dès qu'un soleil s'allume et de saisir entre ses grosses pattes la fine friandise sous les vivats de l'égo en folie. On s'amourache de n'importe quel collier pourvu qu'il nous gâte, nous complimente et l'on refait alors, un autre tour de piste au son de la grosse caisse. La coulisse est en émoi, au balcon les filles s'émoustillent de ce que quand même, on est pas si mal fait, qu'on a du potentiel et qu'il ferait beau voir qu'on en fasse pas, malgré l'heure tardive, un petit dernier. Aller, un petit dernier ! A la poursuite, Dieu soi-même s'étonne d'avoir fait aussi ça et glisse sous l'optique une de ses gélatines, à la teinte paradis.

Cet animal là n'est pas n'importe qui, pourtant à bien l'observer parfois on se demande, c'est Sapiens Sapiens, le singe qui s'est assis sur la bombe à neutron et qui pèle le monde comme un fruit dégorgé du sel de la vie. Par ici je vous prie ! Sapiens adore qu'on lui rende visite, et à bien regarder, approchez vous un peu, Sapiens n'est pas un ours. Pourtant, Dieu qu'il dandine ! Non je vous en prie ne lui jeter rien qu'il puisse transformer en déchet hyperactif. Il est féru de sciences, il veut tout savoir, tout entreprendre, tout maîtriser. Il se damne pour une découverte, un petit quelque chose dont il usera pour se mettre en cellule, en carte, en fiche, en E machin, de part en part, papillon dans sa boite, d'où l'on ne puisse plus le déloger. Sapiens n'aime rien tant que la peur d'avoir peur de ne pas avoir la bonne réponse à la question de l'animateur socio-culturel. Il appelle ça le stress, Sapiens aime à donner des noms barbares à des choses dont il est sûr qu'elles ont la finesse que requiert sa pensée d'hominidé miné dénominé. Le stress chez Sapiens ressemble à l'envie de pisser refoulée qui stimule l'ardeur des enfants à bien levé le doigt pour bien répondre à la question du maître, et ainsi faire faire des bonds à l'aiguille de l'horloge. Et ainsi pas se pisser dessus. Se pisser dessus c'est la honte, nous sommes tous bien d'accord.

Mais je vous en prie ! Mais y a pas de quoi madame ! Ouiche ouiche ! Par ici le pourliche ! N'oubliez pas le petit ! Le XXIe siècle n'aimera pas plus les enfants que le XXe n'a aimé la paix.

On a beau se raboter les crocs, se limer les dents, certains se les brossent, certains ours, certains singent sans savoir que les crocs sont pas fait pour les chiens, bien qu'on aime les chiens, comme nous aimons les chiens, on a beau jeu de faire comme si se dandiner nous faisait sembler à quelque chose, c'est aux crocs qu'on s'en retourne quand la peur survient, la peur simple et joyeuse de pas finir, un canon scié sur la tempe, dans la peau percutée de Sapiens.

Par ici mesdames messieurs, la sortie est là, juste après le chenil ! Et n'oubliez pas le guide!


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