Après trois semaines de visites intensives de villes coloniales, de sites mayas, aztèques, olmèques, zapotèques (et leur copains en "èques"), de jungles et de plages paradisiaques, je suis en mesure de vous fournir gracieusement un petit guide de la préparation basique pré-messiiiiiico.
Voici donc les recommandations fyfiennes, absolument indispensable avant de partir :
- Entraînement neuronal : Ne pas laisser TOUT son cerveau à Paris. En garder un peu, pour surveiller son passeport. Par exemple.
- Entraînement sportif : 3 mois avant de partir, 6 heures de step par jour me semblent un minimum. Oui parce qu'au Mexique, il y a des pyramides issues de civilisations en "èques", avec des marches. Et des marches. Et des marches encore. Des zillions de marches. Hautes de préférence (pour faire mal aux genoux en descendant). Raides, bien sûr (amis du vertige, faites comme moi, redescendez classieusement à quatre pattes et en marche arrière). Sans parler de certaines conditions extrêmes, et notamment le cocktail altitude + pollution, trop bon pour les poumons (pensez à ajouter 2 heures d'entraînement à l'apnée aux 6 heures de step quotidiennes).
Vos poumons se croient à l'abri d'une attaque de volée de marches sous prétexte que vous êtes en train de visiter une ville coloniale ? Grossière erreur, il y a 500 marches à se farcir pour aller visiter l'église sur les hauteurs là-bas...
Conclusion, en rentrant, j'ai fait des bisous à mon ascenseur.
- Entraînement de l'estomac : Êtes vous vraiment prêts pour les sauces qui arrachent et les tortillas sous toutes leurs formes ?
Sachez que choisir sa sauce (verte ou rouge) revient à choisir entre cracher du feu et pleurer sa mère (la verte), ou pousser des petits cris en imitant les chutes Victoria, rapport aux chaudes larmes qui s'échappent de vos yeux (la rouge).
Quand aux tortillas, qu'elles s'appellent enchiladas, empenadas, burritos, nachos, ou tacos, ça reste de la galette de maïs plus ou moins FRITE (amis du régime, faites comme moi, mangez le seul légume vert disponible : l'avocat)(comment ça c'est pas un légume vert ?)(vous essayez de me dire que les 56 kilos de guacamole que j'ai mangé sous le prétexte d'équilibrer mon alimentation étaient une grosse arnaque ?)(non, ne le dites pas, merci).
Les plus aventuriers varieront leur nourriture à coup de gros vers blancs ou d'espèces de sauterelles frites (pas moi, donc)(moi je suis plutôt du genre à changer de trottoir histoire d'éviter que les vers blancs ne s'échappent de leur brochette pour me sauter à la figure)(le ver blanc mort est mesquin).
Au niveau de l'entraînement, pensez également à travailler votre résistance à l'alcool avant de partir, parce que c'est un crime de ne pas goûter à tous ces délicieux cocktails, confortablement installé en terrasse.
- Révisions politiques : Pour savoir pourquoi on crie avec la foule "Viva Mexico" le jour de l'indépendance, et pourquoi le drapeau mexicain est fièrement arboré partout pendant le mois patriotique. Révision révolutionnaire de rigueur en cas de passage au Chiapas, surtout si le sous commandant Marcos vous évoque le cousin mexicain de Marc Olivier Fogiel, Che Guevara une chanson de Nathalie Cardone, et Emiliano Zapata le nom d'un cirque.
- Chirurgie esthétique : Si, si, ça peut être TRÈS utile. Par exemple quand on rencontre un jeune couple d'étudiants français, qu'on sympathise au fil d'un bout de voyage commun, et qu'on s'aperçoit avec horreur que non seulement ils nous VOUVOIENT, mais qu'en plus quand on essaye de les convaincre que "zyva on est des djeuns nous aussi, faut nous tutoyer, hein", ils n'y arrivent pas et s'emploient plutôt à trouver des formulations qui évitent d'avoir à choisir entre le Tu et le Vous. Alors qu'un petit lifting de rien du tout aurait pu vous éviter cette désagréable envie de vous pendre.
Au passage, en même temps que le lifting, demandez au chirurgien s'il peut vous vampiriser, parce qu'après tout, le sang, on ne sait pas bien à quoi ça sert à part à nourrir les moustiques. Et au Mexique, des moustiques, j'en ai croisé quelques milliards, tous gracieusement nourris par votre serviteur (je me suis vengée dans la jungle, en en gobant quelques uns)(sans le faire exprès mais quand même).
- Stage de sensualité : oui, c'est mieux pour l'estime de soi quand on passe à Tulum, lieu culte du tournage de la non moins culte "Île de la tentachione". Pour les connaisseurs, on était voisins de l'hôtel Diamante K (on ne l'a pas choisi pour se loger, j'avais un peu peur de croiser des tentatrices qu'on n'aurait oublié de prévenir de la fin de l'émission, errant à la recherche de nouveaux mâles à séduire, rapport à leur QI inversement proportionnel à la taille de leurs seins).
Surtout qu'il faut l'assumer, l'évocation de ces corps graciles et dorés, alors qu'on a soi même un magnifique teint vert à pois rouge (teint guacamolé dû à l'abus d'avocat + piqûres de moustiques = le glamour à l'état pur).
Vous savez tout, vous êtes parés pour de futures vacances messicaines !