Vendredi soir, j’étais vannée. Je savais que le lendemain, il ferait beau. J’ai surfé sur le net à la recherche d’un bel endroit où passer une journée de décompression. Laisser mon stress entre les murs de Bruxelles, prendre la route et l’oublier… J’avais envie d’aller voir la mer. Et j’ai trouvé la petite ville du « Coq », à quelques encablures d’Oostende.
Alors que je terminais une journée entière où les larmes n’ont fait que tomber, tellement la pression des dernières semaines avait été grande, par la magie de l’amour à distance, quelle que soit la journée juste derrière, lorsqu’on sent que son Autre approche, ça gomme tout. Et ce fut un vendredi soir de retrouvailles comme tous les vendredis soirs… Magique, tout simplement !
Et quel pied que de pouvoir poser ma tête sur sa poitrine et me délester de tous ces soucis qui noient ma petite tête depuis tant de jours…
Le lendemain matin, nous nous sommes tous préparés dare-dare, après un réveil un peu tardif, sans même prendre de petits déjeuners. Nos vestes dans la voiture, les jeux de sables dans un sac en plastique, une bouteille d’eau et hop, roulez jeunesse.
Après quelques péripéties pour parvenir à trouver l’itinéraire sur ce p* de GPS de mes deux. J’ai donné la main à mon Amoureux pour ce faire, sinon, mon GPS ne serait plus de ce monde ! Nous avons pris la route. Soleil radieux. Température idéale. Les filles ravies et adorables comme à l’accoutumée.
Au fur et à mesure que la route défilait, mes épaules se détendaient, le stress accumulé disparaissait au fil des paysages changeants. Mon amoureux au volant, me délestant un peu des trajets qui
m’angoissent depuis que j’ai tapé une nouvelle fois le pare-choc, je me suis laissée aller à la torpeur qui me prend, inévitablement à chaque fois que je suis passager dans un véhicule qui
roule…
Lorsque nous sommes arrivés à « De Hann », nous avons été immédiatement sous le charme, l’architecture des années folles marquant chaque demeure, chaque immeuble conférant une harmonie à l’ensemble assez incroyable. On n’avait plus l’impression d’être en Belgique… Le soleil radieux, le ciel sans nuages, le T-Shirt de mise. Les gens circulant en voiture de golf, en vélos… Je me suis immédiatement sentie dépaysée. C’était bon, c’était simple. Tous les 4 dans la voiture, et hop, une impression de vraie journée de vacances. Nous nous sommes garés à deux pas de la mer. Nous sommes allés jusqu’à la promenade. Nous sommes assis et avons profité du soleil sur nos visages, et du temps, qui semblait, soudain, tellement différent.
Nous nous sommes arrêtés dans un petit restau mignon comme tout « Le Saint-Tropez », dont les pâtes à la bolognaise ne valaient pas l’espoir qu’on avait misé sur le cadre. Le cuistot parfois ne mérite pas son petit endroit cosy… M’enfin, cela nous permettait de remplir nos estomacs à la perspective d’une dure après-midi de farniente sur le sable… Sitôt dit, sitôt fait. Nous avons filé vers la voiture récupérer les jeux censés occuper les louloutes pendant notre sieston au soleil. Puis direction le sable…
Nous sommes restés 3 heures ainsi à patauger sur le bord de la plage, soulevant les filles à la moindre vague qui venait nous lécher les pieds. L’eau froide, vivifiant nos jambes déjà blanches… Les filles se régalant à courir pour échapper à cette eau qui semblait les poursuivre. Cela alternant avec châteaux et autres pâtés. Les filles appliquées à remplir leurs récipients appropriés… Maman essayant de dormir un peu entre deux assauts des petites filles bien décidées à nous empêcher de roucouler en paix…
Nous nous sommes désensablés, puis avons dégusté une glace sur la promenade, histoire de faire durer la journée encore un peu. Puis il était temps de repartir. D’aller retrouver la grande ville, le stress de la semaine à venir et le temps, demain, de le regarder partir…
Je crois que depuis que les filles sont nées je rêvais de journées aussi simples que celle-là. Des journées où il y a de la place pour chacun et pour tous : pour le couple, pour les enfants et pour la famille. La sérénité qui découle de pouvoir, à égalité, être autant mère que femme, est inimaginable.
Je n’aurais jamais imaginé vivre enfin cette quiétude-là.
Il est là, le rêve que j’attendais…
Lorsque toutes les réalisations de soi se confondent, en harmonie parfaite.
Mon rêve c’était lui. Mon rêve c’était ce « nous ».
(Photos Tazounette)