Il m'arrive, parfois, d'avoir des instants de lucidité. Quand j'écris sur ce blog, par exemple. Quand, à la suite d'une rupture d'approvisionnement en 8.6 ou en Valstar (la bière des stars), j'émerge de mes cauchemars éthyliques.
Ou quand je prend conscience qu'on m'entube généreusement avec des messages dignes d'une secte raëlienne ou pire, désirdaveniresque. Par exemple, j'ai lu un article de Serge Latouche sur Politis. Non pas que ce soit le genre de site et de lectures que j'affectionne, même si l'orientation si grossièrement gauchiste ravit l'être un peu simplet qui vit en moi. Mais il y a trop de petits caractères à déchiffrer, et peu d'images.
Bref. Serge Latouche est un des gourous de cette fumeuse "décroissance" dont on peine tout de même à cerner les contours. Jusque là, ça m'en touche une sans bouger l'autre, comme disais le communiste Chi avant pratique reconversion.
Et dans son article, le Serge nous bassine avec la constatation suivante : avec 600 euros, t'as plus rien, certes, mais c'est mieux que la plupart des pauvres qui vivent dans le monde.
Autrement dit, Serge utilise exactement les mêmes procédés que mes camarades du "N"PA avec les ouvriers face aux patrons, exactement les mêmes démarches intellectuelles que mes amis communistes, trotskistes et staliniens en diable quand ils tentent de culpabiliser les uns et les autres pour récupérer la tambouille ainsi formée.
En somme, j'arrive à la constatation dans mon étron du jour, que Serge, il est un peu casse-couille avec sa décroissance de merde.
Parce que, bon, je ne sais pas ce qu'il en est de mes chèrEs lecteurs et trices, mais même si je vis dans des conditions risibles pour un Français très très moyen, et que ça n'est pas prêt de s'améliorer vu mes performances en recherche d'emploi, et même si je touche un peu plus de de 600 € par mois, il m'arrive régulièrement d'éprouver de grosses difficultés à la fin du mois, surtout que le Parti me demande de plus en plus de ronds pour continuer à prétendre y être inscrit.
Bref, après quelques paragraphes à dégoiser des évidences et des fautes de frappe et d'orthographe que même un bête correcteur orthographique permet d'éviter sans sueur, je me dis que ce Serge, tout de même, c'est un gros fumiste en plein trip. En substance.
Mais je m'arrête là. Encore une fois, la fusée est sur le pas de tir, le compte à rebours est terminé, les moteurs s'allument, l'astronaute appuie sur des petits boutons qui clignotent et... rien ne se passe : la fusée reste au dock et mon raisonnement s'arrête là. Net.
Non, le raisonnement qui tient parfaitement pour cet abruti nihiliste de Latouche, je ne peux pas, je ne veux pas le tenir pour n'importe quelle méthode poisseuse de culpabilisation qu'utilisent les syndicats crypto-communistes et les militant pseudo-révolutionnaires des partis et groupuscules futiles que je fréquente.
Parce que faut pas pousser : j'ai très bien compris tout ça et du coup, ça devient fortement déplaisant... On se demande même sur quelle planète je vis, tiens...