L'un parlera démagogie, l'autre pédagogisme. Et en avant !
Poursuivre la démagogie
Contrairement à une interprétation un peu hâtive, il ne sera pas question ici des débats concernant les méthodes fascistes du "N"PA. Il y aurait trop à dire. Nous allons plutôt voir une autre forme de démagogie, possédant une signification générale à l'extrême-gauche, et qu'il faut approfondir le plus vite possible si on veut que nos idées continuent à gouverner.
Ah, faire de la démagogie !
Voyez-vous, quand on est militant de l'esstrèmgôche troskiss, il y a des mots comme ça qui ont un sens particulier quand ils sont employés, qui renvoient à des corpus théoriques et à des moments de l'Histoire du génocide de classe et qui quand ils sont utilisés par nous possèdent une signification légèrement différente de leur usage courant ; par exemple, "opportuniste". Qui se contente pour le lambda de vouloir dire "tourneur de veste", ou "qui s'adapte aux circonstances en dépit de toute considération morale". Et bien en fransè/troskisse, "opportunisse" signifie également ça, mais en bien bien plus grave. Vraiment plus grave. Quelque chose comme "tourneur de veste sans morale qui trahit les intérêts objectifs du salariat qu'il prétend défendre et se fait partant le complice visqueux de son porte-monnaie dans une optique de collaboration déshonorante, le tout dans une phrase longue et alambiquée dont j'ai le secret". Ah oui, c'est sérieux, là. Tu traites un trotskyste d'"opportuniste", ça peut finir très mal. Y compris physiquement, si si.
Et quand on est trotskyste, il faut absolument et à tout prix faire de la démagogie.
Voui.
À savoir : prendre le travailleur exploité et aliéné entre quatre yeux et s'adresser à ses instincts les plus bas pour qu'il intègre que ses intérêts de salarié ne peuvent que le pousser à rejoindre le camp de la RévoluSSion (même si c'est le contraire qui est vrai), lui faisant ainsi tomber les écailles de yeux dans une prise de conscience d'à quel point avant que d'être démagogisé, il était tout perdu et faisait n'importe quoi... On est comme ça, nous les trostkisses, on aime le salarié bête. Le salarié intelligent, il vote pas pour nous, d't'façon.
Sauf que maintenant il sait, vu qu'on a fait de la démagogie.
Je caricature ? À peine.
Curieusement, figurez-vous que ce genre de démarche (cadencée sur de la musique militaire) a donné d'excellents résultats...
Peut-être parce que ce faisant
Ca mérite réflexion.
Et comme c'est pas trop mon truc, la réflexion, je vais reprendre ce que je disais avant en notant qu'on se rend vite compte des mérites de cette démagogie, et pour une raison simple : ça marche. Certes, personne n'a envie de se faire expliquer la vie par un pseudo-intellectuel qui se pose en détenteur d'un prétendu savoir, beaucoup trop twixé des abdos pour être crédible, et qui du coup se permet de prendre de haut le vécu, les expériences et les émotions de son interlocuteur... Démarche d'une prétention effarante, la démagogie a cependant étonnamment plus convaincu qu'elle n'a fait fuir, et le militant écervelé de se dire que décidément, les masses sont prêtes à recevoir son dressage. Là encore, si les masses visées n'étaient pas aussi bêtes que laborieuses, on nous aurait déjà violemment kické les couilles histoire de nous calmer. Mais c'est tout l'art du militant de choisir l'abruti, le faible et l'impressionnable avec nos slogans prémâchés...
Oui, il faut continuer la démagogie. Elle est efficace et n'est pas, contrairement à ce qu'on dit, qu'une perte de temps et d'énergie. Uniquement basée sur de la soi-disant démonstration logico-rationnelle, c'est une forme de nivèlement par le bas censé s'adresser à une infériorité présupposée de croOöounch excusez moi je m'enfile un petit twix je suis en pleine séance de fonte pardon je disais donc oui présupposée de l'interlocuteur, et qui partant infère que les choix et les pensées de tout un chacun ne sont dictés que par des "réflexions" du Parti inique, en occultant tout ce que l'être humain peut être d'individuel et de libre et en mettant de côté rien moins que la totalité de ce qui le constitue. Si vous avez mal au crâne, là, c'est normal. Bourdieu rentre. Il n'est pas prêt de ressortir. Comme si les choix effectués dans une vie n'étaient que le fruit d'"agitations" soviétiques. Comme s'il existait une séparation tranchée entre le privé et le public quand la simple expérience quotidienne de tous démontre que les deux sont sans cesse intriqués dans des relations d'influence mutuelles (tiens, Bourdieu est en train d'astiquer le plafond - je vous l'avais dit).
On me dira que je minore cela. Que je minimise. Que ça fait quelque temps tout de même qu'à la LCR quand elle existait, on était allé bien au-delà de cette démarche. Certes et sans doute...
Vraiment ?
Lisez un billet de mon autre blog. N'importe lequel. Chaque jour est une pépite de démagogie gluante et croöounch un autre petit twix.
Je vous invite à me conforter dans l'idée qu'il faut faire du benitenotisme et ne s'adresser que et uniquement au « ça » freudien, voire au cerveau reptilien, qu'il faut abandonner toute démarche de Science et de Raison et patauger dans un irrationnel manipulé à coup de slogans démagogiques et de storytelling, oui, soutenez-moi dans ce genre de conneries, voulez-vous ?
Je dis qu'il faut arrêter d'avoir une vision faussée de l'être humain en s'adressant à son intelligence. L'humain, et principalement celui que je connais, se meut uniquement par ses pulsions, par son instinct, et tant que cet instinct et ces pulsions - et questions pulsions, j'en connais un rayon, hein - seront colonisés par les idées de gauche, on gardera notre emprise idéologique.
Il faut poursuivre la démagogie et la renforcer par ce qui pourra être une démarche de Réédukazion Kommuniste Horizontale (RKH, tout un programme, mes bidizamis !), dans un langage simpliste et dévalué, qui prendra en compte les tripes, les humeurs, les hormones et la bile de ceux auxquels on s'adresse, en partant d'un principe simple : toute volonté de collectivisation ne peut s'accomplir que quand une personne croit comprendre, y compris intimement, que cette collectivisation doit passer par une socialisation de sa vie privée, certes, mais également une socialisation du mental et que pour cela il faut des outils doctrinaires, des concepts idéologiques, des pseudo-connaissances dogmatiques. Et le forcer à se les approprier. Pas les lui proposer librement : le forcer à se les incorporer. Vous voyez, ce Bourdieu, c'est terrible : il entre sans prévenir, il s'installe, il rote et pète et là, maintenant, le voilà qui fouille dans le frigo.
Chantier énorme si il en est, mais d'une urgence cruciale, puisque j'en suis de plus en plus convaincu : la poursuite de la conquête communiste jamais achevée des cerveaux (vides) nous évitera de mener la moindre bataille.
Une autre version à présent, tant il est facile de détourner notre goret de foire.
Continuons le pédagogisme !
Comme vous le savez, à gauche toute, on adore les vertus du pédagogisme, méthadone de substitution pour l'éducation des masses qui a remplacé l'enseignement afin de fabriquer des crétins dociles à la chaîne et les mettre dans le bon sens de la marche (militaire, cela va de soi). Le pédagogue fou est une nouvelle déclinaison du savant fou collectiviste, un mélange de Dr Frankenstein, de Lyssenko et de Rantanplan, dont la vocation est d'imaginer des formules pour planifier le bonheur du genre Humain en laboratoire, le tout en foirant lamentablement comme il se doit et ce avec application depuis 70 ou 80 ans. Nous allons voir une autre forme de pédagogisme exotique appliqué aux masses laborieuses, à répandre au plus vite si nous voulons que nos Sévices Publics d'extrême gauche contrôlent à nouveau les foules par une alterplanification inventive.
Ah, les délices de la pédagogie !
Voyez-vous, quand on est un militant d'extrême gauche à la mâchoire carrée, aux muscles tendus et aux sourcils forcément froncés, il y a des mots comme ça qui ont un sens particulier, qui renvoient à des corpus idéologiques évoquant les grands moments de l'Histoire du mouvement des Zélites Kommunistes, et qui provoquent mécaniquement un début d'érection chez le militant élevé en batterie et nourri au matraquage. Et chez Butch aussi, surtout depuis que j'ai trouvé des rustines au petit Casino à côté de chez moi. Quand ils sont manipulés par nous avec notre doigté habituel, ces termes prennent une tournure légèrement différente de leur usage courant, puisqu'un autre langage est possible : ça s'appelle la Propagande et la Désinformation. Par exemple "solidarité", qui se contente pour le lambda de vouloir dire "sympathie et entraide", ou "assistance réciproque, devoir de serrer les coudes". Et bien en trotskyste altercomprenant, "solidarité" ne signifie pas du tout ce sens ordinaire, mais dénote une altération grave de cerveaux complètement enfumés. Vraiment très grave. Quelque chose comme "expropriation immorale de l'ennemi qui complote contre les intérêts objectifs du prolétariat et se fait le complice visqueux du Grand Kapitaaaaal Apatride et Cosmopolite dans une optique de collaboration de classe déshonorante". Ah oui, c'est du sérieux là. Tu causes solidarité avec un trotskyste et ça peut finir très mal. Y compris physiquement, si si.
Et quand on se revendique trotskyste, comme ça fait marrer toute personne doté d'un minimum de bon sens, il faut à tout prix faire de la "pédagogie", avec tout l'attirail de sévices et de novlangue obligatoire. Y compris physiquement aussi. Hein.
Voui.
A savoir prendre le travailleur qui a priori n'en a rien à battre des théories abracadabrantes du vieux Léon, et lui expliquer entre quatre yeux comment il faut penser, s'adresser à son instinct grégaire pour le persuader que son destin est lié à nos intérêts, pour le pousser gentiment avec des arguments incitatifs à venir grossir les troupes de la RévoluSSion Nazionale, parce que dans le cas contraire on lui pourrira la vie sans ménagement, en lui rendant le quotidien impossible par des pressions syndicales d'une solidarité sans faille. En lui faisant ainsi tomber les écailles de ses yeux aliénés, au besoin grâce à quelques paires de baffes bien senties, dans une prise de conscience dialectiquement imparable, pif, paf, qu'il réalise enfin à quel point avant d'être ainsi profondément pédagogisé par nos soins, il était tout perdu et faisait n'importe quoi, pif paf.
Sauf que maintenant il sait, vu qu'on a fait du pédagogisme volontaire, pif, entre adultes paf consentants vlan.
Je caricature? A peine.
Curieusement, figurez-vous que ce genre de démarche n'a bizarrement jamais donné de résultats franchement probants pour les camarades ainsi pédagogisés...oui, on se demande pourquoi, hein? Je vous répondrais que c'est comme pour le communisme, si ça a raté pour l'instant, c'est parce qu'il n'a pas vraiment été appliqué à fond, ni avec suffisamment de vigueur pour épurer efficacement les traîtres et les conspirateurs au service du grand capital. C'est pourquoi, au "N"PA, ou du moins dans le courant orthodoxe, et plus exactement dans la phalange activiste des orthodoxes de Toulouse, groupuscule d'avant-garde de la rue F., ... chez moi, quoi, nos fameux Frankenstein de la pédagogie réfléchissent à la question. Très fort.
Peut-être parce que ce faisant, on se place dans la position ambigüe du prof d'histoire qui tente d'expliquer à ses élèves la supériorité du Pacte de Varsovie et le génie stratégique des contours de l'URSS dessinée par Papounet, oui, peut-être...à cette nuance près que dans une salle de classe les élèves sont là pour ça, ils n'ont d'ailleurs pas le choix, et il leur est explicitement recommandé d'écouter les contes à dormir debout du prof engagé (placez un r à la place du premier g, pour décrypter), et ils ont intérêt à approuver la supériorité de l'économie planifiée vu qu'on va leur demander des comptes à la fin. Dans un contexte similaire, cette démarche pédagogique a rempli son rôle en fabriquant à la chaîne ces fameux militants donneurs de leçon, imprégnés de slogans altermondialeux, que vous avez tous rencontré un jour, puisque le système éducatif en est rempli, et que des générations de fumistes en sortent. Je n'étonnerais personne en avouant que ce fut également mon cas, puisque vous connaissez la réputation de la fac de Toulouse-le-Mirail comme pépinière de clowns altermondialistes.
Ensuite, on se rend vite compte de l'intérêt de cette pédagogie applicative et pour une raison simple : ça marche. Par contagion. Par suivisme. Parce que tout gauchiste a envie d'expliquer la vie aux autres, de se poser en détenteur d'un savouâr et d'une kulture expliquant la fin de l'Histouâre, et qui permet du coup, quand on en a pas les moyens, de prendre de haut ses interlocuteurs, de conchier l'expérience et le vécu des générations précédente, et de se poser en redresseur de tort... démarche d'une bêtise stérile mais qui permet de recruter toujours plus de nouveaux adeptes. La pédagogie est donc un bon moyen de produire des béotiens qui se croient très malins parce qu'ils lisent le Monde Diplo et pensent avoir atteint le firmament de la rebélitude en se déclarant anticapitaliste, alors que c'est le passage obligé pour tout étudiant en(g/r)agé, bref des moutons propres à devenir de futurs militants du parti... Les masses d'agités sont ainsi prêts à recevoir le message du Parti.
Continuons le pédagogisme
Comme vous le savez, à gauche toute, on adore les vertus du pédagogisme, méthadone de substitution pour l'éducation des masses qui a remplacé l'enseignement afin de fabriquer des crétins dociles à la chaîne et les mettre dans le bon sens de la marche. Le pédagogue fou est une nouvelle déclinaison du savant fou collectiviste, un mélange de Dr Frankenstein et de Lyssenko, dont la vocation est d'imaginer des formules pour planifier le bonheur du genre Humain en laboratoire. Nous allons voir une autre forme de pédagogisme exotique appliqué aux masses laborieuses, à répandre au plus vite si nous voulons que nos sévices publics d'extrême gauche contrôlent à nouveau les foules par une alterplanification inventive.
Ah, les délices de la pédagogie...
Voyez-vous, quand on est un militant d'extrême gauche à la mâchoire carrée et aux muscles tendus, il y a des mots comme ça qui ont un sens particulier, qui renvoient à des corpus idéologiques évoquant les grands moments de l'Histoire du mouvement des élites communistes, provoquent mécaniquement un début d'érection chez le militant élevé en batterie et nourri au matraquage. Quand ils sont manipulés par nous avec notre doigté habituel, ces termes prennent une tournure légèrement différente de leur usage courant, puisqu'un autre langage est possible : ça s'appelle la propagande et la désinformation. Par exemple "solidarité", qui se contente pour le lambda de vouloir dire "sympathie et entraide", ou "assistance réciproque, devoir de serrer les coudes". Et bien en trotskyste altercomprenant, "solidarité" ne signifie pas du tout ce sens ordinaire, mais dénote une altération grave de cerveaux complètement enfumés. Vraiment très grave. Quelque chose comme "expropriation immorale de l'ennemi qui complote contre les intérêts objectifs du prolétariat et se fait le complice visqueux du Grand Kapitaaaaal apatride et cosmopolite dans une optique de collaboration de classe déshonorante". Ah oui, c'est du sérieux là. Tu causes solidarité avec un trotskyste et ça peut finir très mal. Y compris physiquement, si si.
Et quand on se revendique trotskyste, comme ça fait marrer toute personne doté d'un minimum de bon sens, il faut à tout prix faire de la "pédagogie", avec tout l'attirail de sévices et de novlangue obligatoire.
Voui.
A savoir prendre le travailleur qui apriori n'en a rien à battre des théories abracadabrantes du vieux Léon, et lui expliquer entre quatre yeux comment il faut penser, s'adresser à son instinct grégaire pour le persuader que son destin est lié à nos intérêts, pour le pousser gentiment avec des arguments incitatifs à venir grossir les troupes de la révolution nationale, parce que dans le cas contraire on lui pourrira la vie sans ménagement, en lui rendant le quotidien impossible par des pressions syndicales d'une solidarité sans faille. En lui faisant ainsi tomber les écailles de ses yeux aliénés, au besoin grâce à quelques paires de baffes bien senties, dans une prise de conscience dialectiquement imparable, qu'il réalise enfin à quel point avant d'être ainsi pédagogisé par nos soins, il était tout perdu et faisait n'importe quoi...
Sauf que maintenant il sait, vu qu'on a fait du pédagogisme volontaire, entre adultes consentants.
Je caricature? A peine.
Curieusement, figurez-vous que ce genre de démarche n'a bizarrement jamais donné de résultats franchement probants pour les camarades ainsi pédagogisés...oui, on se demande pourquoi, hein? Je vous répondrais que c'est comme pour le communisme, si ça a raté pour l'instant, c'est parce qu'il n'a pas vraiment été appliqué à fond, ni avec suffisamment de vigueur pour épurer efficacement les traîtres et les conspirateurs au service du grand capital. C'est pourquoi, au NPA, ou du moins dans le courant orthodoxe, nos fameux Frankenstein de la pédagogie réfléchissent à la question.
Peut-être parce que ce faisant, on se place dans la position ambigüe du prof d'histoire qui tente d'expliquer à ses élèves la supériorité du Pacte de Varsovie et le génie stratégique des contours de l'URSS dessinée par Papounet, oui, peut-être...à cette nuance près que dans une salle de classe les élèves sont là pour ça, ils n'ont d'ailleurs pas le choix, et il leur est explicitement recommandé d'écouter les contes à dormir debout du prof engagé, et ils ont intérêt à approuver la supériorité de l'économie planifiée vu qu'on va leur demander des comptes à la fin. Dans un contexte similaire, cette démarche pédagogique a rempli son rôle en fabriquant à la chaîne ces fameux militants donneurs de leçon, imprégnés de slogans altermondialistes, que vous avez tous rencontré un jour, puisque le système éducatif en est rempli, et que des générations de fumistes en sortent. Je n'étonnerais personne en avouant que ce fut également mon cas, puisque vous connaissez la réputation de la fac de Toulouse-le-Mirail comme pépinière de clowns altermondialistes.
Ensuite, on se rend vite compte de l'intérêt de cette pédagogie applicative et pour une raison simple : ça marche. Par contagion. Par suivisme. Parce que tout gauchiste a envie d'expliquer la vie aux autres, de se poser en détenteur d'un savouâr et d'une kulture expliquant la fin de l'Histoire, et qui permet du coup, quand on en a pas les moyens, de prendre de haut ses interlocuteurs, de conchier l'expérience et le vécu des générations précédente, et de se poser en redresseur de tort...démarche d'une bêtise stérile qui permet de recruter toujours plus de nouveaux adeptes. La pédagogie est donc un bon moyen de produire des béotiens qui se croient très malins parce qu'ils lisent le Monde Diplo et pensent avoir atteint le firmament de la rebellitude en se déclarant anticapitaliste, alors que c'est le passage obligé pour tout étudiant engagé, bref des moutons propres à devenir de futurs militants du parti...les masses d'agités sont ainsi prêts à recevoir le message du Parti.
Il faut continuer avec la pédagogie. Elle est efficace, basée sur une déstructuration progressive des facultés logiques, sur une bouille psychologisante propre à transformer les meilleures natures en insupportable poseur creux étalant sa suffisance. C'est une forme de science alternative militante censée s'adresser à une intelligence supposée de ses victimes, et qui partant infère qu'en flattant leur instinct paresseux et leur désir assez niais de refaire le monde, il est possible de niveler par le bas. En occultant ce que l'être humain peut avoir de rationnel et de logique et en mettant de côté une bonne partie de ce qui le constitue. Comme si les choix de la personne étaient le fruit d'un désir ludique de se mettre en scène, et non d'une maîtrise progressive d'enseignements et de règles élémentaires. Comme s'il existait une séparation tranchée entre la transmission des connaissances et l'apprentissage, quand la simple expérience quotidienne démontre que les deux sont liés. Et c'est ce qui nous intéresse, puisque je rappelle que le but est de former des cuistres illettrés, mais spécialistes en bourdieurseries.
On me dira que j'exagère sur les vertus de la pédagogie. Que je pousse le bouchon? Que ça fait quelque temps qu'à la LCR, on avait commencé à approfondir cette démarche. Certes et sans doute. Mais il faut bien que je remplisse mon blog en essayant de réinventer le fil à couper le beurre.
Essayez donc de lire un exemplaire de Tout Est A Nous (titre original Tout Est A Rire), la feuille de choux censée prendre la relève de Rouge, vous y trouverez une intéressante "pédagogogie" destinée aux étudiants en sociologie.
Et par pitié, ne venez pas me faire un procès d'intention en pleurant que puisque c'est comme ça, on a qu'à faire du sarkozysme et ne s'adresser que et uniquement à l'émotionnel voire au reptilien, qu'il faut abandonner toute démarche de Science matérialiste et de Raison dialectique et patauger dans un irrationnel manipulé à coup de slogans démagogiques et de storytelling, non, ne venez pas me prendre la tête avec ce genre de conneries, voulez-vous, j'ai trop l'habitude que ce soit moi qui les débite, hein ! Parce que finalement, on a toujours fait comme ça. Il n'y a aucun apport du bolcho nouveau sur ce plan, simplement on est passés de la démagogie à la pédagogie, qui est un outil plus puissant de propagande.
Je dis qu'il faut arrêter d'avoir une vision tronquée de l'être humain en ne s'adressant qu'à sa seule envie de foutre le bordel. Qu'il faut d'ailleurs continuer à la solliciter, ce n'est pas la question. Mais qu'il faut aussi questionner le symbolique, d'un point de vue non structuraliste, mais dans le sens d'une sémiotique d'un désir érotisé par le champ du capital symbolique dans le nœud borroméen d'un espace inconsciemment marchandisé, qui partant, ne peut être essentiellement déterminé par une logique purement dialectique mais ontologiquement séparé de lui-même puisqu'aliéné par l'exploitation capitaliste. Il faut donc, avec plus de pédagogie, refabriquer du lien. En acceptant cette altérité fondamentale de l'être-ensemble dans un agir communicationnel interdépendant, en intégrant que l'humain se meut aussi, voire souvent par son imaginaire, par son émotionnel, dans le relationnel intersubjectif et que tant que ces imaginaires et ces émotions seront colonisés par les idées de droite, on se heurtera à des murs. D'où la nécessité, dont nous avons déjà parlé, de laisser pousser nos muscles. Afin de prévenir les chocs, qui peuvent être rudes, pour les militants. Tiens. Bourdieu est revenu. En forme. Et il cogne.
Chantier énorme si il en est, mais d'une urgence cruciale, puisque j'en suis de plus en plus convaincu : la reconquête politique des attracteurs à pigeons est la mère de toutes les batailles.