Lundi dernier, à la
relève:
- Au box 12, un AVP amené par les pompiers, hier en fin de matinée. Elle va bien, elle devrait sortir ce soir après la visite si la radio de
contrôle des poumons est bonne. Pas d'antécédent ni d'allergie. Attention, c'est une infirmière de réa...
Elle me dit qu'elle est infirmière sur une intonation aussi grave que si elle m'annonçait qu'elle avait la peste ou le choléra. Mon esprit ne l'écoute alors plus et commence à s'interroger et à
s'éloigner dans d'autres sphères plus abstraites.
Pourquoi, systématiquement, me dit-on: Attention, elle est infirmière sur un ton aussi grave? Les infirmières sont-elles les plus
difficiles à soigner?
Pourtant, je rêve de ce jour où les infirmiers seront aussi liés que les médecins et où nous nous adresserons des courriers dont les premières lignes seraient: Chére amie, chére
collègue,
Mais des courriers pour quoi faire? Peut-être pour expliquer un protocole en cours, pour synthétiser une situation, pour expliquer tel ou telle évolution. Une lettre de professionnel à
professionnel, de collègue à collègue. Une reconnaissance de chacun pour ses capacités et ses compétences dans un domaine bien précis.
Des fiches de lisaisons existent mais elles sont si impersonnelles, si froides, si vagues...
Par analogie avec les médecins qui s'adressent et s'envoient des patients, imaginons que les infirmiers hospitaliers adressent ainsi les patients à d'autres infirmiers, libéraux cette fois. Pour
des pansements, une prise en charge à domicile, un suivi particulier. Cette démarche surprendrait.
Qu'en penseriez-vous? Que vous soyez patient ou professionnel de santé?
Après tout, qu'on le veuille ou non, certains d'entre nous sont plus spécialisés en traumatologie, en chimiothérapie, en urologie ou encore en cardiologie...
Un bruit strident retentit et me tire de ma rêverie.
- Dan! Dan!! Tu m'écoutes quand je te parle?
- Euh, excuses-moi, j'étais ailleurs. Tu peux répéter?