Et le sable blanc se gorgeant d’eau roussit sous mes pieds qui s’enfoncent dans l’arène…
Des profondeurs des flots monte le roulement d’une houle claire, la mer se forme et s’orne de crêtes mousseuses qui s’arrondissent en un déferlement régulier et monotone.
U Libecciu s’est levé ce matin. Il gonfle la vague de son souffle chaud et sec, l’envoyant s’épuiser sur la plage déserte. La matinée s’avançant il s’agace davantage et l’envoie s’échouer de plus en plus violemment sur les rochers.
Des planchistes gagnent la hauteur de la vague, y prennent leur élan et s’engouffrent dans le tunnel d’eau turquoise qui s’ouvre dans un grondement menaçant.
Quelques nageurs téméraires s’élancent à la conquête du large et peinent plus tard à regagner le rivage.
Les jambes à peine trempées dans l’eau, j’ai peine à tenir debout tant le puissant reflux me saisit pour m’entraîner au large.
Régulièrement la houle se creuse pour mieux s’enfler et grossir la vague qui m’éclabousse avant que je n’ai le temps de m’en éloigner.
L’ Hôtel des « Sables Blancs » habille le bout de la grève des ses murs rosés tandis que la piscine bleutée se reflète dans les balustrades de verre qui la cernent. Au-dessous la marine disparaît dans la roche brunie d’humidité. L’ abrupte verdure du maquis en étanche discrètement les larmes salées.
Quelques parapentes aux voiles colorées pointillent l’azur, leur vols silencieux dessinent dans le ciel d’ audacieuses arabesques.
L’après-midi égrène ses heures de chaleur sous la brise légère qui saupoudre nos serviettes d’un voile de carats ambrés. L’été corse de la Liscia nous laisse alanguis dans un murmure d’iode et de varech…