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Ursa Major

Publié le 24 septembre 2009 par Kranzler
Ursa Major

Après l’amour, ne plus rien dire l’espace de quelques secondes. Rester écroulé, étalé dans n’importe quel sens, laisser le silence dire, ne pas essuyer la peau qui colle un peu, ni la sienne, ni la mienne. Juste regarder le plafond très blanc, bien moins emmerdant que celui de la Sixtine – parce que quand c’est blanc, c’est toi qui choisis les couleurs et les motifs que tu veux bien voir. Sourire bêtement, comme un animal comblé. Ressentir subitement une faim de loup, passer à la cuisine, sortir les casseroles, la gamelle et le machin, allumer le four s’il faut, selon la recette, déboucher une bouteille, enfin juste préparer un petit-cas, quelque chose qui tienne bien au corps et au ventre, déguster cul nul sur les petites chaises froides, ouvrir en grand la fenêtre qui donne sur le balcon, sortir regarder les étoiles et on s’en fout si ça caille un peu. Dire deux ou trois banalités sucrées ou salées, l’important étant qu’elles soient justement banales mais bien senties. Ecouter le vent dans les branches, puis reperdre tout contrôle, me laisser bouffer par tes yeux, tout prendre et tout donner, fondre sur toi et me laisser bouffer. Bref, recommencer, du sol au plafond et à faite tomber les putains de murs, et après, s’il fait encore nuit et si le ciel est clair, sortir regarder cette idiote de Grande Ourse.


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