Le texte que je vous propose aujourd’hui donne à une phrase sybilline de notre ministre de l’Intérieur une couleur un peu trop crue à mon goût. En ces temps médiatiques, les hommes et les femmes publics devraient effectivement tourner sept fois la langue avant de parler, et je m’y efforce.
Je trouve surtout que dans ces dérapages ils montrent la nature de notre société française : nous nous méfions de l’autre, qui n’a pas la même couleur de peau, qui boîte, qui ne nous ressemble pas. Nous finirions par ne plus regarder personne, pour conjurer le risque de la surprise.
Méfions-nous du racisme ordinaire, celui qui s’insinue comme le ferait un virus, à un poste frontière, dans les travées d’un stade, au détour d’une université d’été. Il viendrait à bout d’une société, beaucoup plus sûrement qu’un Krach boursier…
Mustapha Kessous est arabe. C’est surtout un très bon journaliste. Il se sert de ses armes, et il a bien raison…