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Strip-tease, piège à cons !

Publié le 24 septembre 2009 par Mclanta
C'est le buzz littéraire de l'été, et j'ai un train de retard sur ce coup là, mais grâce à mon amie C je ne résiste pas au plaisir de vous recommander ce portrait édifiant d'une "figure" du monde de l'édition, Gilles Cohen-Solal, patron des éditions Héloïse d'Ormesson et gendre de Jean. Profitez-en vite, c'est sur le site de l'Express jusqu'au 30 septembre, et c'est du grand spectacle. Il s'agit d'un portrait télévisé, diffusé le 29 juillet sur France 3 dans le cadre de la cruelle émission belge Strip-Tease passée maître en utilisation du vitriol.
Vous y verrez un éditeur plus vrai que caricature, parler de ses auteurs comme d'une bande de partouzeurs dans leur "appartement d'auteur" (qui est en fait son bureau), ricaner en pleine conférence à chaque phrase de l'écrivain qu'il est supposé défendre, dégommer ceux qui vendent bien chez les autres  ("Delerm, maintenant, il peut écrire n'importe quoi, ça se vend. D'ailleurs il écrit n'importe quoi…Marek Halter, ça c'est de l'écrivain qu'a trouvé un filon…"), faire des propositions graveleuses à une jeunette qui lui propose des nouvelles érotiques pour 5 000 euros d'à-valoir devant un rizotto aux truffes : "T'as pas intérêt à te branler en me lisant", prévient-elle, charmante, et lui, verre à la main : "Mais attends, c'est toi qui va me sucer quand je le lirai, faut pas déconner non plus!". Très chic.
Tout ça évolue dans le quartier de Saint germain des Prés, à Paris, peuplé des fantômes de la littérature.
A la décharge de Gilles Cohen-Solal, je suis bien placée pour savoir qu'un bon montage peut faire dire n'importe quoi à n'importe qui hors contexte. Mais je sais aussi que la télévision est une loupe redoutable qui perce en une image ce qu'on tente de camoufler à longueur de journée.
Cet éditeur parisien pensait sans doute être plus malin que les réalisateurs de télévision. Il avoue d'ailleurs son peu d'estime pour les gens d'image dans ce reportage : "je me méfie toujours des caméras et des photographes", lance-t-il, cigare au bec, en tournant une mayonnaise dans sa cuisine. Il aurait dû s'écouter et refuser le miroir aux alouettes que lui tendait France 3 : l'arrogance et le cynisme, ça crève l'écran.
Du coup c'est son beau-père, Jean d'Ormesson, bombe télévisuelle du haut de ses 84 ans, qui lui pique le bon mot du film : "Je préfère le ski à la littérature", avoue-t-il en arrivant à un cocktail de l'éditeur, fatigué d'avance par tout ce cirque.

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