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Angst

Publié le 24 septembre 2009 par Yelyam

dsc_0389La première sensation, c’est le froid. Intense, violent, rapide.

Une seconde plus tôt, tout allait bien, j’étais confortable, bien au chaud,

La seconde d’après, chaire de poule, claquement de dents; sensation de vide.

Le monstre est revenu et m’accable de tous ses maux.

Mes pensées étaient ordonnées, mes projets en cours, mes textes structurés.

Je trouvais des rimes, des jeux de mots, plaçait une onomatopée.

Histoire de rigoler.

Mais le monstre est arrivé.

Oui,il est là, sous ma peau à nouveau.

Je ne sais si je crie en silence ou si je crie dans le silence

J’ai oublié si le noir qui m’entoure est du à la nuit

Ou aux ténèbres dans mon esprit.

Il est là et je suis en transe.

Et dans une solitude qui frise la folie,

Je le crie à la face du monde : SEULE !

Rien n’y personne à qui s’accrocher, où est l’ami?

Je me sens emprisonnée, comme emballée dans un linceul.

Tout me fait défaut : mon coeur, ma raison,

Ma respiration, mes perceptions, mes réflexions,

Face à ce corps qui réagit mal, mon esprit se perd.

Je ne me supporte plus. Ni aucun de mes pairs.

Je rêve que cela s’arrête. Vite, tout de suite.

Au prix de ma vie.

‘Mon royaume pour un cheval’, a écrit William

‘Mon royaume pour un peu de calme’, crie Yam

C’est un cauchemar… cela va s’arrêter ? Obligé !

Cela ne peut durer, cela ne saurait durer, cela n’a que trop duré.

Une seconde de plus, et mes plombs vont sauter.

La solitude, comme un cauchemar, enfer de mon imaginaire.

Et personne pour me réconforter.

Le coeur qui bat trop vite, trop fort, le coeur qui va exploser.

Non, pas de joie, ou d’amour… Non.

A croire qu’il veut exploser à force de ne battre pour rien ni pour personne.

Le souffle se fait plus court, imprécis, plus rapide aussi.

Et ce froid, toujours là….

Tremblements, Cerveau qui cogne contre les parois

Mais tout cela ne serait rien s’il n’y avait mes pensées.

Pensées morbides. Horribles.

Pensées qui ne m’appartiennent pas.

Pensées d’une autre que moi, qui vit sous ma peau et que je ne soupçonnais pas.

Je crie, je pleure, je supplie : que mon double me lâche, qu’il disparaisse, qu’il s’évapore,

Que je l’oublie, que j’en oublie la douleur, que mon corps soit le plus fort.

Et que j’ouble la peur aussi….

Et la peur d’avoir peur.

Et la peur de l’avenir, inconnaissable et insoupçonnable

Et la peur du passé, qui ne sera plus vécu, mais pas perdu

Et la peur du qu’en dira-t-on, qui n’intéresse que les cons

Et la peur de la maladie, qui de la peur fait son nid

Et la peur du manque d’amour, un jour viendra mon tour

Et la peur du temps qui s’enfuit, fuis-moi et je te suis

Et aussi et même surtout la peur de l’ultime moment,

Dont notre connaissance se résume à néant…

Et puis… et puis… voilà le moment est là.

J’ai regardé mes peurs en face.

Je les ai nommées, comprises, acceptées

Minimisées.

Tenté de les effacer pour en perdre la trace.

Le calme revient. Lentement, doucement, mollement

Je commence à sentir ce détachement salutaire.

Je n’ai plus peur, mais je n’ai plus envie.

Je n’ai plus peur, mais je ne me passionne plus.

Je n’ai plus peur, et je m’ennuie.

Ce monstre de mes nuits est-il l’offrande à ma vie ?

Serait-il le garant de mes émotions ?

Une seule réponse valable : NON!

Posted in Inner life, Texts in French

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